mercredi 9 février 2011

Allons nous faire voir chez les Grecs !

Km 17260 – Ioannina, Grèce, le 07/02/2011

Voici la suite et fin de nos aventures en Italie !...

Le 28 janvier, comme prévu, nous visitons la Valle dei Templi à Agrigento, qui regroupe plusieurs temples de style dorique, très en vogue dans les années 500-400 avant JC. L'un d'eux a été très bien conservé car transformé en basilique dans les années 500. C'est aussi l'occasion pour nous d'une belle balade parmi les oliviers et les amandiers en fleurs. On reprend la route en début d'après midi, en direction de l'est de l'île. La nationale que nous empruntons est bordée de serres immenses : mais que peuvent-elles bien abriter ? On arrive en fin de journée dans un village de bord de mer, quasiment vide en cette période. Et donc on se gare dans une rue le long de la mer, devant des maisons inhabitées, pour assister au coucher du soleil sur l'eau...







La pluie fait son apparition dans la nuit et tambourine sur le lanterneau. Grrrr... En ce samedi 29 janvier, on a décidé de rallier Siracusa. Cap à l'est, en passant par Ispica, une petite ville au pied d'une grande faille rocheuse dans laquelle sont taillées des habitations troglodytiques, d'après le guide. On s'arrête pour une rapide promenade sous la pluie, au pied des rochers et on rejoint notre objectif en tout début d'après midi. A cette heure de la journée, la ville est comme endormie : les magasins sont fermés, personne n'erre dans les rues, seuls quelques pécheurs taquinent le poisson... On improvise une balade dans les ruelles escarpées du quartier historique Ortygia, situé sur une presqu'île. On passe devant le Duomo, construit sur les bases d'un temple dédié à Athéna : le mélange des genres est original ! Mais ce qui me frappe, ce sont les garde-corps des balcons : en lames de fer peintes, tout rondelés et gonflés, un peu comme du Gaudi... Sur le chemin du retour, on passe devant une laverie (et pas un pressing !) : ni une, ni deux, on va chercher notre linge sale et la dame (une américaine qui parle italien comme Brad PITT dans Inglorious Bastards, et oui, ça existe !!) nous dit qu'on peut passer le récupérer dans 1h30. Elle est bien gentille cette madame, on a l'impression d'être dans un resto ! On part s'assoir sur un banc, pour profiter des derniers rayons du soleil (il est 16h) et découvrir un sport que nous ne connaissions pas : le kayak-polo. Après 1h30 d'observation, on comprend toujours pas trop les règles mais ça a l'air physique ! On retourne chercher notre linge et on file vers de nord de la ville pour trouver un endroit pour la nuit. On passe à côté d'une flamme de cheminée pétrolière qui fait d'intenses reflets orangés sur les nuages, c'est troublant. On se gare à deux pas d'un chantier (demain c'est dimanche), dans les faubourgs d'Augusta et on passe une nuit au calme.






Le lendemain, dimanche 30 janvier, on file vers Messina pour prendre le ferry et retourner sur le vieux continent. On roule, on traverse des villages, on contourne Catania, on ne voit pas l'Etna car il est dans les nuages, et on atteint le port d'embarquement juste avant 15h. Le prochain départ est dans 20 minutes, ça va. On s'accoude à la rambarde du pont supérieur, pour profiter du paysage et garder un œil sur le camion. Débarquement à Villa San Giovanni, contournement de Reggio di Calabra, et hop, on se trouve une petite plage sympa à deux pas de la route, mais bien au calme. A peine arrivés, on sort les plaques de désembourbage, pour aider un gars en 4*4 ensablé... Du coup, il nous offre un café au troquet de coin. On pensait pouvoir discuter un peu (il semble être du même âge que nous), mais le gars est pressé, tant pis ! Il nous laisse quand même son numéro de téléphone, « si jamais on a besoin ». On retourne sur la plage, tranquilles, au soleil couchant. Et on en profite pour s'offrir une douche fraîche mais agréable, après une balade sur la plage, animée par une séance de ricochet bien marrante.





Lorsqu'on se réveille le lundi 31, on découvre que l'Etna est notre voisin de camping, juste de l'autre côté de la mer. Il a dû avoir froid cette nuit, parce qu'il est couvert de neige ! On reprend notre route en longeant la côte est de la pointe de la Calabre : c'est plutôt une journée sacrifiée à la route, parce qu'on a envie de rejoindre la Grèce rapidement. On bifurque à Cantazaro vers l'intérieur des terres, en direction du Parque Nazionale delle Sila. Malheureusement, les nuages font leur apparition et on ne peut profiter du paysage pour lequel nous avions choisi cet itinéraire. On traverse plusieurs villages, on prend de l'altitude, et on finit pas se garer à l'orée d'une forêt de pins, légèrement écartés de la route, et complètement éloignés de toute civilisation : on est au calme ! De quoi passer un bonne nuit...


Sauf que, à 00h37, on est réveillés par un monsieur qui tape sur la tôle en disant « bonjour monsieur » avec l'accent italien. On émerge, Christophe se lève, regarde par la fenêtre « oh, c'est les carabinieri ! ». Il ouvre la porte latérale, un monsieur en uniforme arrive et nous demande nos papiers, ce qu'on fait là... Il me regarde d'un air légèrement soupçonneux. Pourtant, avec ma polaire et mes chaussettes de ski, je ressemble à tout sauf à une prostituée ! Il repart vers son véhicule et Christophe le suit, pour voir. Avec l'aide d'un collègue, il note les références de nos papiers et nous explique qu'on ne peut pas rester là, que c'est trop dangereux, et qu'il faut les suivre. On met un peu de temps à les comprendre, l'esprit encore embué, et Christophe finit par prendre le volant en pyjama. On les suit pendant une dizaine de minutes, la neige fait son apparition sur le bas-côté. Finalement, ils se garent devant un camping, fermé à cette époque de l'année. Christophe fait comprendre à celui qui a le doigt sur la sonnette (il est 1h du matin) qu'on n'a pas besoin d'y aller et la Fiat Punto bleue foncée des carabinieri s'enfonce dans la pénombre avec le sentiment de nous avoir sauvé la vie. Nous voici donc, à 1H du matin, garés sur un parking au bord d'on ne sait quelle route, et plus moyen de trouver le sommeil. On met un temps certain à se rendormir, sous le « choc » et amusés de cette rencontre improbable.


Pour la première fois de notre voyage, on se réveille dans un endroit différent de celui dans lequel on s'était arrêté la veille !! Aidé par la boussole, on retrouve notre chemin et la SS179d. On traverse de petites montagnes enneigées, on longe des lacs, la route est bordée de sapins et de chalets en bois : on se croirait en Suisse. On rejoint Acri à midi. Et comme le frigo est vide, on va manger des parts de pizza et de foccacia dans un bar du coin. La dame est souriante et ses pizzas sont bonnes. Là-dessus, 1 café et 1 cappuccino, et on reprend la route vers le nord, sous un ciel maussade, voire très humide. On fait nos dernières courses en Italie, et par la même occasion, le plein de bonnes pâtes fraiches et de pesto ! Puis on s'installe dans une station balnéaire non loin de Tarento (comme Tarentino, mais sans le « in »).


Le lendemain, mercredi 2 février, c'est le jour où l'on change de pays ! Sur la route, le crissement se fait de plus en plus entendre. On s'arrête à Taranto pour jeter un oeil à la roue arrière droite. On en fait rien, mais ça va mieux après ! On roule alors vers Brindisi, pour essayer de trouver un ferry en direction de Corfu. On vous annonçait dans le dernier article qu'on allait se rendre à Igouménitsa, mais finalement, on s'est dit qu'on allait passer par Corfu, si on pouvait. Nous voici donc à l'entrée du port de Brindisi à 13h, heure où tout est fermé pour la pause du midi ! On fait donc la même chose que tout le monde. Et après une tentative infructueuse au seul guichet ouvert, on met le cap sur Bari, qui abrite un port de plus grande importance. 115km plus loin, on rejoint Bari et le terminal de ferry pour la Grèce. On prend nos billets pour Corfu à 16h45 et la dame nous indique que le prochain embarquement est à 17h, pour un départ à 19h : quel timing ! Sauf que, comme on descend à Corfu, 1er arrêt de la ligne, on monte en dernier... On poireaute donc 1h30 sur le, à regarder les semi-remorques qui embarquent. Nous voici donc vers 18h30, enfin, dans les salons du Ionian King, affrêté par la compagnie Agoudimos Lines. Le ferry part finalement aux environs de 20h. Nous laissons derrière nous les lumières de l'Italie... Sur le bateau, le voyage est épique : après s'être fait trimballer d'un salon à l'autre par différents membres d'équipage, on atterrit dans une salle sombre et bruyante. En plus de la télé, on a droit aux musiques sur portables et aux odeurs de sardines grillées ! A fur et à mesure, les gens étendent des couvertures et s'allongent partout. On croise aussi bien des familles entières (de la mamie au petit fils) que des camionneurs seuls, accompagnés de leurs bouteilles de rouge. Vers minuit, on s'installe dans une salle plus calme et on peut enfin « dormir ». Après 10h de voyage, on arrive à destination à 7h du matin, heure locale, et on débarque avec quelques camions. On prend une route un peu au hasard qui va vers le sud de l'île et on se trouve un parking pour finir notre nuit, alors que les collégiens attendent le bus...






On émerge aux alentours de midi, comme après une grosse soirée et on peut admirer le paysage : au loin, des sommets enneigés et devant nous, une mer claire. On continue notre chemin vers l'extrémité sud de l'île, sans autre objectif que de se trouver une plage sympa pour profiter du beau temps... On roule à travers des étendues d'oliviers, on traverse de petits villages aux maisons colorées. Après quelques improvisations, on atterrit sur un mini-port, avec une plage (Kalivioti Beach), un resto fermé en cette saison et une vieille baraque en ruines. On s'installe donc là, pour le reste de la journée : il est 14h30 ! Douche, lecture, photos, vocabulaire grec... Le vent se lève alors que la nuit approche.



Et le vent souffle toute la nuit, accompagné d'averses. On se réveille tard, en ce vendredi 4 février, pas encore bien remis de notre courte nuit en bateau. On reprend la route vers le sud, tranquillement, parmi les oliviers. On a vraiment l'impression d'être en vacances ! On rejoint Kavos un peu avant midi. En cette saison, tout est fermé : on imagine le monde qu'il doit y avoir en été, vu la quantité de pubs et autres bars. Il y a même un McDo ! En voulant rejoindre la plage, on est bloqué par un camion qui manœuvre dans une rue étroite. Une mamie vient alors à notre rencontre, et nous demande, en français : « Mais qu'est ce que vous faites là à cette époque de l'année ? Faut venir en été, y a rien maintenant !! ». On est étonnés et ravis et la discussion s'engage. Elle est grecque, son mari français et ils passent leur retraite ici. Elle nous charge les mains d'oranges et de citrons de son jardin, nous apprend quelques mots en grec et on repart, contents de cette rencontre inattendue. On longe la côte ouest pour remonter vers le nord de l'île et on se dégotte une nouvelle plage pour le déjeuner. Cette fois-ci, on sort même un hamac ! Le pied ! L'après-midi, on est contraint de faire le plein : 1.44€/litre de diesel, et c'est le moins cher de l'île. Il y a 1 an seulement, le litre de diesel valait moins d'1 euro, nous explique le pompiste. On fait donc un plein à 108€, un record ! Du coup, et comme on est les premiers touristes, le gars nous offre une mini fiole d'ouzo et un écusson GR à coller sur le camion. On se sent mieux ici qu'en Italie : les gens sourient, sont tranquilles, moins suspicieux... On reprend notre route, pour s'arrêter à Ermones Beach, une crique orientée ouest pour profiter du coucher du soleil !






La nuit est glaciale, le vent souffle fort. Au matin, le pare-brise est gelé ! On quitte la crique et on retrouve le soleil. On continue notre route vers le nord, en longeant plus ou moins la côte. Tout est paisible ! Quelques personnes taillent des oliviers, des papis discutent à la terrasse d'un café... On traverse des « villages balnéaires », quasiment vides, où seul résonne le haut-parleur d'un vendeur de fruits et légumes ambulant. Après avoir dépassé le nord de l'île, le paysage change, le relief est plus présent. Les larges rues bordées de modestes maisons alignées les unes aux autres se changent en routes sinueuses au milieu de grandes villas avec piscine. Mais, heureusement, les arbres sont toujours bien présents. On emprunte une petite route qui descend vers la mer et on s'installe sur une plage de petits galets blancs, devant de grandes maisons de vacances inoccupées (Kerasia). On passe là une fin de journée au calme, à essayer de monter la canne à pêche et regarder les ferrys passer au loin...






Le lendemain, dimanche 6 février, on rejoint le port de Corfu Town en fin de matinée, après avoir terminé notre boucle par le nord-est de l'île. On prend nos billets pour le ferry de 18h45 qui nous emmènera sur le continent, à Igouménitsa. On en profite pour se faire une balade dans les ruelles de la vieille ville, où seuls les scooters réussissent à circuler. Il fait beau, les familles sont de sortie (les voitures tuning aussi!!) et il y a un monde impressionnant dans les cafés. On reprend le camion pour sortir de la ville et trouver un coin tranquille pour manger et passer l'après-midi, non loin de notre premier squat sur l'île. Pour l'occasion, on se fait notre premier déjeuner en terrasse de l'année : on installe la table sur la plage, au soleil ! S'en suit une longue sieste-lecture, toujours au soleil... Le moment venu, on lève le camp en on rejoint le port. On embarque 45min avant le départ, dans un navire désert pour l'instant, répondant au doux nom de « Eleni ». On passe les 2 heures que dure la traversée, à moitié endormi sur les banquettes, à regarder la télé en plissant les yeux pour essayer de déchiffrer les bandeaux d'infos écrits en grec. On s'entraîne! 20H30, paf on débarque! Et c'est parti pour une recherche de squat by night. Après des tours et des ratatours, on finit par trouver la plage qui était indiquée à la sortie du port. Dîner à l'italienne (pâtes quoi...), et dodo!






Lundi 7 février, le soleil toque à la fenêtre, mais on fait comme si on ne l'avait pas vu et on n'émerge qu'à 10h, alors qu'un monsieur se baigne tout nu dans la mer juste derrière le camion. Voilà qui réveille. Oh une douche! là sur la plage, à 20m du camion! Allez hop, c'est parti, toilette rafraîchissante, sous un soleil radieux. On a bien fait de s'acharner à la trouver cette plage! On se met en route pour notre 143eme jour de voyage, direction Ioannina. On quitte alors la côte, et on prend rapidement de la hauteur sur une route laaaarge et avec de beaux paysages de montagnes qui deviennent arides. C'est bien agréable. Pause le midi en bord de route, par 25°C (au soleil), on fait péter les T-shirts et les lunettes de soleil! Puis re-route pour atteindre dans l'AM la région de Zagoria, ses montagnes enneigées, sa rocaille qui s'effrite, ses villages paisibles... On tente l'ascension d'une route dont on ne sait pas où elles va, si ce n'est, vers le haut. On finit par être bloqués par la neige. Exploration à pieds du coin, puis retour au camion pour rebrousser chemin, en mettant les chaines, parce qu'il n'y a pas moyen de faire sans. En redescendant on s'arrête pour visiter en compagnie des chiens du village, Monodendri, paisiblissime hameau aux maisons faites des pierres rectangulaires de la région, qui se trouve au bord d'un canyon de 900m de profondeur (guinness book des records 1997!). Ensuite on redescend, à la lumière du couchant, à Ioannina pour faire des courses (chez Carrefour!) et trouver un squat pas bien loin du lac.











Devinette ! Une chose étonnante nous a interpelés : à votre avis, quelle est la langue la plus parlée sur un ferry entre Bari en Italie et Igouménitsa en Grèce ? Vous serez surpris de la réponse !


Ici Ioaninna, à vous la France !


PS : aujourd'hui, nous sommes passés à Patra, au nord du Péloponèse. Nous allons en faire le tour dans les prochains jours, pour remonter à Athènes ensuite... Voilà le programme !




3 commentaires:

  1. Hello les cocos!
    ça fait plaisir de voir la mer sur vos photos et de savoir que vous pouvez enfin vous mettre en T-shirt! (d'ailleurs le mec tout nu qui se baignait, c'était pas christophe par hasard??...)
    Pour la langue entre Bari et Ignoumachin je miserai sur l'Allemand?
    Des bises du chud où on mange dehors tous les midis... ;-)

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  2. Et il est où le pont que tu m'avais promis Caro ???
    Pour la langue je dirais le turc !

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  3. En ce 12 février ....
    BON ANNIVERSAIRE CHRISTOPHE !

    Pour la langue sur le bateau, je dirai bien le truc aussi !ou le français...non je n'oserais pas !
    Appétissant les citrons frais...
    Attention au rhumbe : passer de la neige au soleil !!!
    la première photo est là pour faire écho à celles qui sont près du compteur kilométrique !!!! Y a pas de comparaison possible .... ça gonfle mieux au vent !!!

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