vendredi 11 mars 2011

Passage à l'Est...

Km 21 781 - Istanbul, Turquie, le 07/03/2011

Vendredi 25 février. Le ciel n'est pas plus dégagé que la veille... On roule aujourd'hui avec des idées bassement matérielles en tête: faire une lessive, prendre une douche, et peut-être même mettre en ligne un article de blog avant la venue de Marion et Tony, qui arrivent demain soir. Après avoir contourné le Mont Olympe (dans les nuages), on s'arrête donc dans les quelques stations balnéaires qui nous séparent de Thessalonique, espérant y trouver un camping ouvert, mais rien à faire: en cette saison, la Grèce touristique dort! Tout est fermé... Alors on pousse jusque Thessalonique, qu'on contourne par le périphérique chargé (Wahou, c'est sport les réductions du nombre de voies sans prévenir!), et on tente notre chance du coté des plages au Sud de la ville. En suivant pendant un bon moment des panneaux indiquant un camping, on finit par tomber sur une immense plage (Retzika beach) au bout de laquelle se trouve effectivement le camping. Fermé évidemment. La fille qui le gère (ou le surveille hors-saison?) nous laisse quand-même faire une lessive. Le soleil est en train de se coucher quand elle se termine. On gare donc le camion devant l'un des nombreux bars de la plage, doté d'une terrasse couverte, et on y accroche notre linge en espérant qu'il sèche au vent, à l'abri du vilain petit crachin qui tombe.

Au réveil, notre souhait est exhaussé. Tant mieux parce qu'on n'aurait pas bien su comment étendre les draps dans le camion!... Comme l'endroit est tranquille, on traîne là toute la journée, renonçant à visiter Thessalonique aujourd'hui. D'après l'aperçu qu'on en a eu hier sur le périph', on ne se sent pas assez en forme pour affronter tant d'agitation... On se contente donc comme activité de la journée, d'un passage dans un centre commercial, genre parc d'attraction, pour faire les courses pour les jours qui viennent. Par là même occasion, on attrape un réseau wifi qui traine par là, et on met à jour le blog. Nickel: on finit ça juste à l'heure pour aller chercher les copains dont l'avion doit atterrir à 18h54! On les retrouve dans un aéroport étonnamment vide, et on se met en route de suite pour filer trouver une plage à squatter au Sud de la région Halkidiki. On y arrive une petite heure plus tard, et on offre à Marion et Tony leur premiers souvenirs inoubliables de voyage itinérant. On explore les infrastructures d'un bar de plage à la lampe torche, espérant y trouver un coin à l'abri du vent pour y monter une tente. C'est alors que retentit la sirène d'une voiture qui s'approche... Un vieux monsieur nous engueule en grec, nous demande (me semble-t-il) ce qu'on fait là, et finit par partir, énervé parce qu'on n'a rien compris à ce qu'il nous a dit. Enfin si, on a quand-même cru comprendre qu'il ne valait pas mieux insister sur cet endroit. Donc on s'en va, et on s'arrête 200m plus loin, au bord de la route qui longe la plage. Alors qu'on commence à monter la tente, une autre voiture s'arrête à notre hauteur. Cette fois, c'est la police! « Vous êtes d'où, vous faites quoi, vous êtes combien là-dedans!? » après quelques explications, sourires et contrôles d'usage, ils nous disent qu'on peut rester là. Ouais! Les hommes montent donc la tente, avant de retourner dans le camion retrouver un peu de chaleur humaine autour de l'apéro (à la bière belge + saucisson sec!) que les femmes ont préparé pendant ce temps! Nous laissons le lit du camion à nos invités, et allons nous coucher dans la tente qui s'accroche à ses sardines sous le vent, après une joyeuse soirée de retrouvailles.


Le lendemain, dimanche 27, on attaque le tour de la presqu'île de Sithiona (la « biloute » du milieu!) après une toilette de chat au grand air, avec les douches de la plage. Il ne fait toujours pas chaud (loin s'en faut) mais le temps se dégage, et on profite de beaux rayons de soleil, qui donnent aux paysages de chouettes couleurs de cartes postales. On s'arrête pour une longue pause le midi sur une jolie petite plage de sable ensoleillée. Un peu de freesbee pour se défouler, Tony va jusqu'à piquer une tête (« mais si elle est bonne, j'vous assure! »)... Après le repas, promenade digestive pour explorer le coin qui se révèle vraiment idyllique!... L'après-midi (pour ceux qui ne s'endorment pas!...) on continue de s'en mettre plein les yeux en longeant la côte pleine de petites criques, de villages déserts et de camping fermés. Seuls au monde! En fin d'après-midi on emprunte un chemin cabossé qui quitte la route principale en direction de la mer, et on tombe sur une plage... originale. Dans une crique aux rochers blancs sculptés par la mer, une plage au sable fin, à l'eau turquoise, et personne à l'horizon. En explorant le coin, on découvre une sorte de camp de hippies (ou de pêcheurs?) abandonné. Des terrasses sont aménagées pour accueillir des tentes (arrachées), quelques aménagements sur les arbres, des sièges de bronzette qui trainent... Et les rochers qui baignent dans la mer au pied de ces « installations » sont sculptés! Une sirène, une sorte de soleil, une femme nue... C'est marrant!! Puis on monte le camp dans le parking de la plage, sous les sapins et à l'abri du vent, tout guillerets de notre découverte. S'en suit une soirée comme à la maison: à base de carte, de coups à boire, et de rigolade!! Ce soir, on met les invités à la porte. C'est nous qui dormons dans le camion, et eux dans la tente, y'a pas de raisons! 

 

 

 


 

   
Lundi 28 février. Après la toilette de chat d'hier matin, les copains testent aujourd'hui le shampoing outdoor! Hummm c'est bon! On lève le camp sous la grisaille qui est de retour, et on roule un peu, pour achever le tour de la magnifique Sithonia... Pause le midi encore en bord de mer, et sieste sur le tas pour Marion et Tony que la route semble épuiser! Et on repart pour la remontée vers Thessalonique. En chemin on tente un petit détour pour aller jusqu'à la grotte …? Manque de pot, on arrive à l'heure de la fermeture... encore! On reprend donc notre route, non sans avoir joué un peu avec les statues d'animaux du site. Ce soir, on veut manger local dans une taverna (c'est comme ça que s'appellent les restaurants ici). Alors, après un passage par la plage de Retzika, où on trouve porte close à la taverna qu'on espérait ouverte, on rebrousse chemin jusque Epanomi. Là on opte pour une petite taverna déserte, spécialisée dans les produits de la mer. On y goûte, avec plus ou moins d'entrain selon les goûts de chacun, une série de plats élue démocratiquement: poivrons grillés, croquettes au fromage, poulpe grillé, salade d'aubergines, et un plateau de koutsoumoures grillés (si quelqu'un sait ce que c'est?...). On arrose tout ça avec un vin blanc, disons original, fait maison par le patron, et stocké dans un baril en plastic, genre AJAX!... Repas sympa! En quittant notre stationnement devant le commissariat de police, nous attirons sans le vouloir l'attention sur nous, en vidant notre jerrican d'eau sale dans un avaloir voisin. Et c'est reparti pour une série de « Vous êtes d'où, vous faites quoi, vous allez où, vos papiers!? » Cette fois, à renforts de lampe torche dans les yeux, et de « ouvrez les portes arrières! ». Cet épisode se termine encore par un cordial « vous pouviez y aller, bonne soirée ». On s'en retourne donc à la plage de Retzika pour passer notre dernière soirée ensemble, avant d'emmener demain aux aurores Marion et Tony à l'aéroport qui se trouve à 30 minutes de route, pour leur avion de 7h! On évoque l'idée de faire nuit blanche, mais à 1h du matin on ne tient plus... Alors on s'installe pour une « sieste » de trois heures, Caro sur la banquette avant, et les 3 autres derrière.


 


 

  


On émerge tant bien que mal à l'heure prévue, et on quitte notre squat à 5h. Marion fait le trajet jusque l'aéroport allongée sous la couette à l'arrière, tandis que les autres voient défiler la route en silence... On se sépare devant l'aéroport désert, après un café au resto de l'aéroport, en se disant « à bientôt »... dans 6 mois... Et nous repartons à 2 dans un camion qui nous paraît soudain très grand, en quête d'un endroit pour finir notre nuit. On le trouve à quelques kilomètres de Thessalonique sur une placette en bord de mer. On ronfle là jusque 12h! Et on se réveille étonnés du calme ambiant! Décidément, ce pays doit vraiment avoir 2 visages différents entre saison et hors-saison! Il fait encore gris et frais aujourd'hui, et l'ambiance est maussade. Comme avant que les copains ne viennent, on traîne... en rangeant le camion, faisant la vaisselle, bricolant de petites choses qui doivent l'être... On se décide finalement à quitter les lieux dans l'après-midi pour chercher un endroit où prendre une douche (la dernière commence à dater!). Après quelques tergiversations, la meilleure option semble être: un hôtel à Thessalonique. Alors on prend notre courage et notre sang-froid à deux mains, et on pénètre enfin dans la deuxième ville du pays (800 000 habitants dans l'agglo). Et en fait ça se passe bien: on se gare à 5 minutes à pieds d'un hôtel pas cher repéré dans le lonely, où on prend une chambre pour la nuit. Quand on la découvre, on comprend pourquoi elle est bon marché... en ouvrant la porte, on a l'impression d'être arrivés chez l'inspecteur Derrick! Mais après quelques minutes d'acclimatation, ça fait TREEEES bien l'affaire! Douches. Chaudes. Oh oui, que c'est bon! Ragaillardis que nous sommes après ça, on descend pour un tour dans Thessalonique by-night! On prend un verre dans un bar jazzy sur la place Aristotelous. Puis on se cherche un endroit pour manger. On se fraye un chemin dans une rue en se faisant aboyer dessus par les rabatteurs de restos à touristes qui forment une véritable mélée autour de nous (« Good price! Tsatsiki! Live music! Traditionnal food! ») avant de dégoter un chouette resto bondé de locaux de notre âge (voire un peu plus jeunes, Thessalonique est une ville étudiante!). On s'y fait un festin (ridicule tout de même comparé à l'avalanche de plats que les gens des autres tables ingurgitent), après lequel on est juste capable de retourner à l'hôtel, avec la peau du ventre bieeen tendue!
  
 


Le réveil sonne tôt le lendemain (mercredi 2 mars) car on veut visiter la ville de jour! Une larme à l'oeil, on quitte le confort relatif de notre chambre d'hôtel, et on passe au camion prendre le petit déjeuner. Et youpla c'est parti: on traverse la ville les yeux grands ouverts, jusqu'au musée de la culture byzantine, situé à l'autre bout. Là on entame la visite, étonnés qu'elle soit gratuite... On comprend pourquoi à la fin de la 3eme salle du musée qui en compte une douzaine, quand la dame nous dit que la suite du musée est fermée. On est déçu parce que le musée présentait un sujet dont on n'avait pas encore entendu parler , et que les premières salles étaient bien faites... Nous revoilà donc à la rue, sous la pluie cette fois, pour continuer notre découverte de la ville. Sur la route du gyros (vous savez, c'est les gros paquets de viande qui grillent en tournant, comme dans les kebabs?) qu'on vise, on croise plein d'églises orthodoxes, nichées au creux d'immeubles de 10 étages, ainsi qu'un édifice connu sous le nom de Rotunda of St George dont les coupoles et arcades sont ornées de bien belles mosaïques. On s'installe dans un resto fast food pseudo traditionnel, pour goûter enfin au gyros qu'on (surtout moi, CD) convoitait depuis plusieurs jours. Résultat: comme hier soir, on ressort avec les dents du fond qui baignent! C'était bien bon! Promenade digestive du coté du port, et son musée de la photographie... On achève notre passage à Thessalonique par une halte dans un bistro pour se faire, grâce au wifi, un bout de vocable en bulgare et en turc, en buvant un café qui nous réchauffe... On quitte la ville vers 16h30, direction Nord, par une grosse nationale qui nous dépose en pleine campagne à quelques encablures de là, pour un squat sur le parking d'un petit parc. L'herbe y est couverte de neige, la température autour de 0°... Serions-nous en train d'entamer un 2eme hiver alors que nous remontons vers les Balkans?...


 

 

 

 


Jeudi 3 mars, on se réveille (tardivement) au milieu d'un beau tapis blanc, au son de la déneigeuse qui passe et repasse en nous aspergeant de paquets de neige. On ressort alors les chaussures d'hiver, et on se met en route. Le but du jeu aujourd'hui c'est de trouver et d'envoyer des cartes postales avant de franchir la frontière Bulgare. Bah oui, comme on est des gros malins, c'est après 30 jours passés en Grèce, et une fois qu'on est dans une zone pas du tout touristique qu'on pense à faire ça. Résultat, on passe à Serres puis à Sidirokastro sans trouver notre bonheur... La fin de l'histoire on ne vous la raconte pas parce que ça gâcherait la surprise des heureux veinards qui recevront une carte dans les jours qui viennent (ou qui ont déjà reçu, qui sait?). Bref, ça se termine par un squat dans le parking du cimetière de Sidirokastro, par -2°.

 

Vendredi 4, cette fois on est prêts, et contents d'entamer la découverte d'un nouveau pays! Alors on dit au revoir à la Grèce, et on s'élance sur les quelques 20 kilomètres qui nous séparent de la frontière. On se présente vers 11h au premier poste où un douanier nous laisse passer après un petit suspens lors de l'examen de nos cartes d'identité (« C'est qui elle!? Votre femme? Votre soeur? Votre mère? »). Au deuxième poste, un autre douanier nous fait signe de nous ranger sur le coté. Il nous fait ouvrir le camion, jette un oeil dedans, et nous laisse repartir. Ouaiiiis!! On est passés sans histoires, et sans devoir donner de « pourboire » aux douaniers! (Des mauvaises langues nous avaient dit « méfiez-vous! »...) On découvre donc nos premiers kilomètres de route dans l'ex-URSS... On est contents de constater que les panneaux en cyrillique sont doublé en anglais phonétique! Premier arrêt, vers midi, à Melnik au coeur d'une région vinicole, et sous un ciel où percent de sympathiques éclaircies. On se gare pour une promenade à pieds dans la petite bourgade touristique, bien animée en ce long WE (hier c'était fête nationale, et les gens font le pont!). On tend l'oreille pour découvrir les douces sonorités de la langue bulgare, on déchiffre les enseignes, on rigole en voyant le vin vendu dans des bouteilles en plastique genre coca cola... Et puis on monte sur les hauteurs du village, à la terrasse d'un établissement recommandé par le lonely. On y goûte 2 vins locaux... surprenants (l'un des deux (le « semi dry ») a un goût qui rappelle le vin chaud, et l'autre (le « dry ») a un parfum de bois assez marqué...) en papotant en anglais avec un couple de bulgare d'une cinquantaine d'année à la table d'à coté, Lubo et Maria. Le monsieur nous raconte plein de choses sur le vin, Istanbul, les choses à voir en Bulgarie, et nous quitte dans une franche poignée de mains après nous avoir laissé son adresse mail (« si vous venez à Sofia, contactez moi, je vous accueille, t'inquiète mon fils, bon voyage Kristoff!! »). On redescend au camion pour manger, en achetant au passage sur l'étal d'une boutique (une table de camping quoi...) une bouteille de 2l de vin rouge, dans son conditionnement traditionnel local. L'après-midi, on visite le petit monastère de Rhozen, et puis on avance dans la campagne, en passant par le village où a vécu « Baba Vanga » (vous irez voir qui c'est sur internet!), et une station-service pour acheter une vinetka. Pour notre premier squat bulgare, on s'avance sur une route partiellement défoncée qui mène au parc naturel des Pirin, en pleine montagne. On s'installe à un endroit à peu près plat, à l'intersection de deux chemins. Ce soir la nuit est très noire: Il n'y a pas de ville à proximité, et le ciel est couvert! Ca fait peur!!

 

 

 

 

 

 

 Samedi 5 mars, on poursuit notre route vers le Nord jusqu'au monastère de Rila. On traverse les champs, les villages et les vignobles enneigés qui couvrent la plaine jusqu'au pied du massif où se trouvent le monastère. Puis le ciel se dégage à mesure que la route s'élève. On fait halte le midi, au soleil, sur une pseudo aire de pique-nique qui surplombe une rivière à poissons entre deux rangées de montagnes... et puis on parcours les quelques kilomètres qui nous séparent encore du fameux monastère. On l'aperçoit derrière la cohue de bus et de voitures qui couvrent son parking, et on trouve une place le long de la route un peu plus loin. Nous voilà partis pour une visite au milieu d'une foule de bulgares en week-end, emmitouflés dans leurs tenues hivernales. Ca change de la Grèce où ne croisait que quelques papys aux terrasses de cafés désertes! Le monastère comporte une église dont tous les murs et les coupoles sont couverts de peintures colorées (impressionnant!), logée au milieu de la cour ceinturée par le bâtiment où logent les 300 moines. L'ambiance qui règne là est à mi-chemin entre grande ferveur religieuse (à l'intérieur de l'église les gens n'arrêtent pas de se signer et brûlent tous une poignée de cierges), et parc d'attraction (photos posées dans tous les coins, boutiques de souvenirs...). On quitte l'endroit contents de notre visite, après un petit tour dans la forêt de sapins environnante, et on avance sous un beau ciel bleu dans la décidément paisible campagne bulgare... c'est reposant! On trouve un squat moyen au bout d'un chemin de terre à proximité de la nationale qui traverse le pays d'ouest en est, juste avant Kostenets, pour une soirée encore bien fraîche, nichés dans le camion à rattraper le retard qu'on a pris dans le carnet de bord, et rédiger du blog... (quel boulot!)


 

 

 

 


 

 


Le lendemain, dimanche 6, on se réveille tard après une nuit frisquette. On prend la direction de Plovdiv : la route traverse la plaine. Il y a de nombreux et divers marchands au bord des routes : pommes de terre, pommes, boissons en bouteilles plastiques, miel, et même sopalin et PQ ! On atteint la ville à midi et on s'y gare facilement, après un passage sur un secteur pavé façon Paris-Roubaix. La circulation est étonnamment calme dans cette cité, pourtant 2eme plus grande ville du pays (800 000 habitants). On mange dans le camion puis on part en visite. On rejoint les promeneurs du dimanche et on traverse le parc du centre, avant de remonter la principale rue piétonne commerçante. Ceci nous amène à la mosquée Dzhumaya que nous visitons, à « pieds de chaussettes » et foulard sur la tête. C'est une première pour nous deux ! Elle est claire, spacieuse et décorée de peintures lumineuses. Puis on poursuit par les rues piétonnes de la vieille ville, réputée pour ses habitations traditionnelles du 19eme siècle, appelées kashta. On se promène au hasard (tiens! Un théâtre grec!) et on finit par en visite une. De l'intérieur c'est assez sobre, la structure est en bois apparent, et l'agencement libère de grands espaces. C'est sympa! Traversée, et re-traversée de la Maritsa (salut Philou!), et on rejoint notre lada à nous en zigzaguant au hasard des rues. Nous prenons la route vers Azelnovgrad, d'où nous nous échappons par une route qui monte à la forteresse, en quête d'un endroit pour bivouaquer. Finalement on monte bien au dessus de la forteresse, jusqu'au presque-sommet d'où la vue est majestueuse. On se gare en bord de route, avec face à nous une clairière à moitié enneigée, une forêt de sapins, et les jolies montagnes drapées de blanc en face...


 

  












Le lundi 7, on se réveille à la hâte après avoir constaté que 10cm de neige sont doucement tombés pendant que nous dormions... On tente de rejoindre la vallée avant que la couche de neige ne s'épaississe trop. Alors, on ressort nos bonnes vieilles chaines à neige, et on parcours les quelques kilomètres de descentes sur une route pas dégagée, en première. Ouf, tout se passe bien! La route se poursuit, plus ou moins bien dégagée jusqu'aux abords de Haskovo, sans passer par la case « ruines de Perperikon » qui doit être cachée sous la neige... Halte le midi au juste au bord de la route, pour se détendre (la conduite sur neige, c'est quand-même un peu crispant!). L'après-midi on se laisse porter jusqu'à la frontière turque, avec un passage par le Penny Market de la triste ville de Haskovo, alors que la neige s'arrête de tomber. A 16h45, nous voilà mi-figue mi-raisin au poste frontière. Un guichet, deux guichets, trois guichets, quatre guichets, une fouille rapide du camion, un cinquième guichet et quelques tampons plus tard, nous voilà en Turquie!! Au début, dans la campagne: « Ah bah dis-donc, on dirait la Bulgarie! », et puis lors de la traversée de Edirne, première ville sur la route: « ah ouais, nan, quand-même! C'est pas tout à fait pareil! ». D'immenses minarets s'élancent vers le ciel, et la circulation se fait plus bouillonnante. Sinon, pour la langue, on n'y comprend toujours rien, même si l'alphabet est redevenu romain. On s'arrête sur une aire de l'autoroute qui mène à Istanbul pour passer la nuit, tout excités d'approcher le point le plus éloigné de notre maison (si on considère que c'est Lille ;-) ).
















Mardi 8 mars. Le vent souffle très fort, et ça caille sévère malgré un immense soleil. On reste la matinée sur notre aire d'autoroute à se mettre dans de bonnes dispositions pour affronter l'arrivée dans une agglomération de plusieurs millions d'habitants: vaisselle, petite lessive à la main, rinçage des chaines à neige... On quitte notre squat et s'engage sur une belle autoroute à 3 voies quasi déserte vers 12h. Les 250km de route jusque Istanbul traversent une campagne qui me rappelle la Picardie, et se passent sans encombres, bien que le vent continue de souffler fort, et que le soleil laisse place par intermittence à de véritables tempêtes de neige! Arrivée aux portes de l'agglomération sous la neige. On passe par l'aéroport pour y obtenir un plan de la ville parce que pour l'instant, pour la Turquie, on n'avait qu'une carte de l'Europe à l'échelle 1cm = 30km... Ensuite on suit les indications trouvées sur un blog pour atteindre ce qui était il y a 6 ans un camping... et qui est devenu depuis un karting, juste derrière un immeuble et une station essence. Mais les Trucs ayant le sens du business, ils ont gardé l'affichage des tarifs du camping, et moyennant 15€ par nuit ils vous offrent le luxe d'une place sur le parking des terrains de foot indoor qui jouxtent le karting, dans une ruelle qui dessert 2 autres parking (payants), avec accès aux sanitaires du stade de foot précité. C'est pas une bonne affaire ça?! On s'achète notre tranquillité, et on accepte l'offre spécial pigeons. Ca nous évitera une galère dans une circulation infernale pour finalement trouver un parking payant dans un coin bruyant et sans sanitaires... Une bonne douche bien chaude plus tard, on traverse les 10 voies de périphérique qui passent devant la station essence, et on se rend au centre commercial d'en face pour quérir du wifi au McDo. On ne peut pas se connecter au blog, donc pas de mise à jour... par contre on traîne là un moment à lire nos mails etc... Au retour, sur la passerelle qui enjambe le périph' on tente d'acheter des billets de transport pour atteindre le centre-ville demain. Mais le guichetier ne comprend rien à ce qu'on lui demande, et vice-versa. Un gars qui passe là et qui parle un peu anglais vole spontanément à notre secours, et nous achète lui même ce qu'il nous faut. Merci!! On retourne passer la soirée au camion, alors que le vent continue de souffler et que la neige continue de tomber...

 





Ici Burgas, à vous la France !






PS : depuis le 07/03, on a visité Istanbul et on est revenu en Bulgarie. On longe la côte de la Mer Noire pour rejoindre la Roumanie. Tutti va bene !

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