jeudi 27 janvier 2011

Faire une virée à deux...

Km 15 480 – San Leone, Sicile, Italie, le 27/01/2011

 A mettre en fond sonore: http://www.youtube.com/watch?v=zl5mPWn47gM

Le mardi 18 janvier, nous quittons Pescara après un rapide pique-nique sur la plage. On prend la route sous un ciel blanc, on longe la mer vers le Sud jusqu'à la fin de journée et on s'installe le long d'un petit chemin entre un champ d'oliviers et une étendue de panneaux solaires. La nuit est assez fraiche, mais pas autant qu'en Suisse !


On continue notre descente vers Napoli le lendemain, par une route qui passe à travers les montagnes mais nous fait avancer si vite qu'on se retrouve aux alentours de midi aux portes de la ville. On choisit d'abord la technique « je visite la ville en prenant le train depuis une gare de la banlieue » et on se met donc à la recherche d'une stazione. Mais on est rapidement refroidi par le spectacle qui s'offre à nous. Ça commence par des tas de déchets en tout genre qui s'amoncellent le long des routes (poubelles, frigos, pneus...) au milieu desquels quelques dames légèrement vêtues semblent attendre des bus improbables. Ensuite, la circulation devient complètement anarchique : déjà en Italie, c'est sportif de conduire, mais là, ça devient de la haute voltige ! Entre les scooters qui déboulent à toute vitesse avec 3 personnes sans casque, les « nouvelles » priorités dans les ronds-points, la loi du « je m'avance au maximum au stop pour voir si tu me laisses passer », et enfin (mon préféré) le stationnement en double voire triple file juste devant le tabacchi, ne laissant ainsi le passage sur la route que pour une petite voiture genre Fiat 500 ! Pour finir, les routes que nous empruntons sont bien endommagées : nids de poules... On se fait quelques frayeurs et on décide d'abandonner la visite de Napoli et d'éviter le trafic en prenant l'autoroute, qui nous conduit au pied du volcan Vesuvio. Pause déjeuner sur un parking et on repart plus tranquillement en direction de Sorrento, au bout de la presqu'île située au sud de Napoli. La traversée des villes restent toujours un problème (les rues sont étroites, les voiture déboulent à droite et à gauche, les rétroviseurs se frôlent...) mais au fur et à mesure qu'on s'en éloigne, on découvre des paysages grandioses. La presqu'île est formée par une montagne vertigineuse qui offre des vues imprenables. Sur la partie sud, les villages colorés de Positano et Afalmi sont comme suspendus entre mer et montagne. La route est étroite et quelques croisements, notamment avec les bus, plutôt serrés. Le jour tombe quand on rejoint la ville de Salerno. Encore quelques kilomètres et on s'installe sur un parking mal éclairé en bord de mer, non loin de Paestum. On passe une soirée tranquille dans le camion, pendant que, à l'extérieur, un ballet incessant d'allers-retours de voitures se met en place : nous sommes tombés sur le lieu de travail d'une dame de bonne compagnie. Trop éprouvés par les 300 km avalés dans la journée, on choisit de ne pas changer de place et on s'endort rapidement.

 

 
 

 
   

Le lendemain, jeudi 20 janvier, on poursuit la route de bord de mer et on constate amèrement qu'on n'aurait pas trouvé mieux comme squat que notre parking miteux : la route est bordée d'emplacements du même genre, tous plus sales les uns que les autres. Les plages aussi subissent le même sort : est-ce parce qu'on est hors saison ?! On bifurque dans les terres pour emprunter une jolie « départementale » défoncée à quelques endroits, mais qui sillonne parmi les champs d'oliviers et les collines. Le ciel est un peu nuageux, ce qui offre une belle lumière pour les photos. On traverse quelques villages perchés et on rejoint San Rufo vers midi. On continue sur une route beaucoup moins bucolique et, qui plus est, sous une pluie battante. Le ciel se calme en fin de journée, et on s'installe, pour la soirée, aux abords d'un quartier de résidences d'été, désaffectées en cette période. On surplombe la mer et un escalier mène à une « plage » faite de rochers noirs. On découvre une douche et on en profite pour se décrasser en plein air.




 

Vendredi 21 janvier, c'est le jour où nous passons en Sicile. On roule toute la journée, souvent en bord de mer, tantôt en hauteur, tantôt au niveau de l'eau. Rien de particulier à relever avant notre arrivée à Villa San Giovanni vers 16h30. C'est de là que partent certains ferrys pour Messina, en Sicile. On embarque à 16h40, la toute dernière voiture du tout dernier trajet de la journée : ouf ! On passe la traversée sur le pont, à observer les couleurs du jour qui tombe, entre deux terres. On débarque de l'autre côté, quelques minutes plus tard. On fuit la ville par le nord, pour se trouver un squat dans un village du bord de mer.

 
 
 
Le lendemain, au réveil, c'est oh surprise : le Stromboli nous fait face, ainsi que quelques unes des autres îles de l'archipel éolien. Et en plus on a droit à un beau soleil ce matin. Un peu déçus par les dernières routes côtières, on choisit de continuer dans les terres. Et on est enchanté : il n'y a pas grand monde sur les routes et les paysages sont magnifiques, entre champs cultivés et cactus. Pause déjeuner à côté d'un troupeau de biquettes, au soleil. On prend un peu de hauteur, on passe un col, et on découvre l'Etna, la tête dans les nuages et les pentes recouvertes de neige. On a parfois l'impression de tourner un remake de « 2012 » : vous savez, quand la route s'effondre derrière la voiture. On redescend dans une vallée qui longe le volcan et dans laquelle sont cultivées de nombreuses vignes. Entre averses et éclaircies, il règne une belle lumière. On traverse Adrano et on passe la soirée dans une large vallée, au milieu des montagnes et des orangers, sur une ligne de chemin de fer abandonnée.

 
notre appareil photo compact montre des signes de faiblesse...


 
 
 

 

 
 
On est réveillés par les coups de fusils des chasseurs, fort actifs en ce dimanche matin ! Depuis quelques temps, on entend un crissement au freinage et dans les virages, qui semble provenir de la roue avant droite. Christophe entame donc un démontage de ladite roue, et on conclut que le bruit doit venir des plaquettes de frein. On décide de continuer jusqu'à la prochaine grosse ville et de les remplacer là-bas (on a acheté les pièces avant de partir), pas trop loin d'un garage, au cas où... On poursuit donc notre route qui semble surfer sur les crêtes des montagnes. Les reliefs et le soleil qui joue à cache-cache avec les nuages donnent des paysages magnifiques. On traverse de paisibles villages, accrochés aux sommets des montagnes. On s'arrête à côté du cimetière de Caltavuturo vers 15h30, un peu à l'écart du village, sur un parking bordé de cyprés. Et en ce dimanche après-midi, le temps est à la lecture pour moi et à l'album-photo pour Christophe. Un peu de repos qui nous fait beaucoup de bien après plusieurs jours de route...

 





 Le lundi 24 janvier, on rejoint la banlieue de Palermo vers midi. On quitte la douce campagne pour rejoindre la frénétique ville... On s'installe sur le parking d'un supermarché pour que le mécano de la maison s'occupe des plaquettes de frein, pendant que l'intendante va faire les courses. Mais là, problème : une vis résiste aux assauts musclés de Christophe et il est matériellement impossible de remplacer les éléments en cause... Il change quand même le filtre à gasoil qu'on avait acheté à Sisteron et on part voir le garage Renault qu'on a croisé à quelques encablures de là. Rendez-vous est pris pour le lendemain 14h30. Il est alors 15h30 et on a deux choses à faire : compléter les courses et faire une lessive. Pour la première on trouve un gros centre commercial flambant neuf et on en ressort à 17h. Pour la seconde, ça se complique : on tourne pendant un long moment dans les environs de Bagheria mais on ne trouve aucune laverie, seulement des pressings. A bout de nerfs, on abandonne vers 19h et on s'installe dans un quartier résidentiel au bord de la mer pour passer la nuit.



Le lendemain, mardi 25 janvier, avant d'aller chez le garagiste, on a décidé de faire une rapide visite de Palermo. On met le réveil à 6h45 (ouh la la !) pour prendre un train à la gare voisine de Santa Flavia. On débarque dans la ville à 9h00, sous un beau soleil mais pas encore très chaud. On se promène au hasard dans les ruelles aux balcons encombrés de linge et on tombe d'abord sur un marché haut en couleurs : les étals débordent de poisons en tout genre (espadon notamment), de carcasses de viandes ou de têtes de porc, de pizza... Les marchands ne sont pas des crieurs, comme à Wazemmes pour ceux qui connaissent, et c'est une ambiance assez calme, sans compter les scooters qui tentent de se frayer un chemin parmi les passants. On traverse ensuite une rue « braderie de Lille » où tout semble pouvoir se vendre ! Petit tour par la cathédrale (vue de l'extérieur) et on retourne dans les ruelles pour cette fois tomber sur des antiquaires : des garages en tôle font office de boutiques devant lesquelles sont exposés des vieux meubles, carrelages, lustres... Rapide passage par le port de plaisance et on revient à la gare pour prendre le train à 12h45. De retour au camion, c'est pique-nique et hop, direction Renault, un peu stressés quand même. Finalement, tout se passe bien et le mécano, après avoir remplacé les pastiglies de freni anteriore de notre camion en 1/2h, vient nous expliquer tout gentiment, et tout doucement pour qu'on comprenne, que pendant 500km, les différentes pièces vont se roder. Christophe part faire un rapide tour avec le chef d'atelier pour constater que ça fonctionne et on repart de là bien contents en direction de Trapani. Sauf qu'après quelques kilomètres, le crissement se fait entendre à nouveau... On continue la route jusqu'à la tombée du jour et on s'installe en bord de mer (encore !). Christophe s'attelle à démonter une nouvelle fois la roue avant droite pour vérifier que tout va bien et un monsieur vient l'aider en l'éclairant avec les phares de sa vieille Panda. Il est gentil, ce papi, et Christophe lui montre la carte avec notre périple, et les installations intérieures. Il nous explique où on peut trouver une laverie et nous souhaite bon voyage. On passe une soirée tranquille, bercés par le doux ronronnement des vaguelettes.


 
 
 
 
 
 
Le lendemain matin, qui ne voit-on pas arriver alors qu'on finit le petit déjeuner : le papi de la veille ! Il est venu voir si tout allait bien, si on avait bien dormi et si on avait pas eu trop froid !! Ça nous fait bien rigoler ! On décolle vers 10h en direction de Trapani, via la SS187 (pour ceux qui veulent suivre sur une carte !). On traverse quelques villages de bord de mer dans lesquels les toitures des maisons diffèrent complètement de l'une à l'autre : toiture plate, toit en tuiles à 2 pentes, toit à 4 pentes, acrotères ondulées... On abandonne l'idée de laverie et on poursuit notre route jusqu'à Erice. C'est un village construit au sommet d'une montagne qui domine la côte de San Vito lo Capo au nord à Birgi au sud et dont le château médiéval servait de forteresse. Il n'y a personne dans les ruelles pavées, seulement quelques chats. Après le déjeuner, on met cap au sud sur des routes larges bordées de maisons basses aux coloris clairs et on traverse Marsala et ses vignes. On rejoint Mazara del Vallo, présenté comme un « petit bout de Maghreb » par le guide Michelin. On s'y arrête pour une rapide promenade et un café en terrasse. On traverse ensuite de grandes étendues d'oliviers pour s'échouer à Tre Fontane, au bord de la mer (encore !), avec le soleil couchant. Le début de soirée est studieux : blog pour moi et lecture de « Gomorra » pour Christophe (maintenant que Naples est derrière nous !).

 
 




Nous sommes donc aujourd'hui le 27 janvier et il pleut depuis cette nuit. On a atterri à côte d'Agrigento dans un camping, pour faire une lessive, profiter d'internet et prendre une bonne douche. Demain, on a prévu de visiter la Valle dei Templi, un ensemble de plusieurs monuments de l'époque gréco-romaine. Ensuite, on terminera notre tour de Sicile, puis on remontera vers Bari pour prendre le ferry direction Igoumenitsa en Grèce...

On peut dire, pour le moment, qu'on n'apprécie pas vraiment la conduite en Italie, surtout dans les villes. Et comme la majeure partie de notre voyage se passe sur les routes, nos impressions sur ce pays sont plutôt mitigées. Les visites de Rome, Florence, Venise et Sienne nous ont permis de voir de belles choses et on a pu se rendre compte que les transports en commun sont abordables et efficaces (1€ le billet à Rome pour 75min de trajet). Mais à côté de ça, les bords de route sont souvent sales, les traversées de villes sont crispantes, la signalisation est approximative (on ne s'est jamais autant servi de la boussole)... Peut-être la voiture n'est-elle pas le meilleur moyen de visiter l'Italie ?...

Ici San Leone, à vous la France !

PS: on laisse tomber la mise à jour de notre carte sur google maps parce que c'est fastidieux, mais voilà la version papier à jour !