samedi 26 février 2011

Remontée vers le Grand Nord !

Km 19 875 quelque part entre Volos et Larissa, Grèce, le 24/02/2011

Nous voici le mercredi 16 au matin aux portes de Corinthe. On rejoint l'ancienne cité, au milieu des orangers, des oliviers et des boutiques de souvenirs. Pas de visite du site archéologique ni du musée, car il suffit de se promener le long des clôtures pour avoir un très bon aperçu des ruines :-P. On monte au pied de la citadelle qui surplombe le village pour admirer la vue. Puis retour à Corinthe, la nouvelle, et traversée du canal qui fait du Péloponnèse une île. C'est impressionnant et très rapide, même pas le temps de dégainer l'appareil photo ! On choisit de rejoindre la capitale par la côte nord. On fait notre arrêt du midi au bord d'une tranquille plage où on récupère 2 cales abandonnées (cool !). Puis on poursuit notre chemin en traversant des villages aux couleurs chamallows, qui semblent attendre l'été pour renaître de leurs cendres. La route s'effrite par endroits rendant les croisements difficiles. On retrouve la civilisation à Elefsina (banlieue industrielle d'Athènes) et là, ça se corse. On a bien une vague idée de la localisation du camping qu'on souhaite atteindre, mais elle est vraiment très vague ! Et la circulation d'une grande ville ne laisse pas trop de place à l'improvisation : entre les motos, les bus, les camions et tous ces gens qui savent où ils vont, on se sent un peu petits. Après un passage par le port du Pyrée et quelques allers-retours, on finit par trouver le camping « Athens », au bord d'une 3*3 voies (c'est bruyant !). On s'installe, quasiment seuls, et on lance les lessives tout en publiant le dernier article de blog. La soirée passe entre étendage de linge et préparation des prochaines visites.

 
 
 

Le lendemain, jeudi 17, comme le linge n'est pas bien sec, on profite des installations du camping jusqu'à l'heure autorisée : 14h. Douche bien chaude, mails, plein du frigo, repérage de squat... Notre stratégie est, comme à Rome ou Venise, de trouver un parking proche des transports en commun. On lève le camp à l'heure et on entame un tour d'Athènes par le périph' nord, quasiment jusqu'à l'aéroport. Et nous voici à Koropi, derrière les monts Ymittos, avant dernier arrêt de la ligne 3 du métro : ça ira très bien. On termine la journée là, entre les avions, les métros, les bus et les courageux travailleurs qui viennent chercher leur voiture. Coucher tôt, car le réveil est prévu avant les aurores.




Vendredi 18, la journée commence à 5h30 : ding dong, il faut se lever ! On ne veut pas rater le premier métro à 6h40. Et comme il y a une manif pour les retraites, le métro est gratuit aujourd'hui, chouette ! On rejoint le centre d'Athènes, à la place Syntagma, aux environs de 7h15. La ville se réveille, les vendeurs de bretzels et beignets se mettent en place, la circulation se densifie. On se promène au hasard Balthazar et on découvre les ruelles de Plaka (le vieux quartier « touristique »), vides de monde. Les cafés installent leur terrasse tandis que La Poste Hellénique ouvre son agence située au pied de l'Acropole à 7h30. On attend l'ouverture du site en grimpant sur la colline Aeropagus pour découvrir l'immense étendue de la ville : les constructions sont seulement arrêtées par les montagnes et la mer. Et nous voilà, à 8h30 pétantes, devant le Parthénon, accompagnés par un groupes de jeunes italiens et un car de touristes asiatiques (encore eux, mais ils nous suivent ?!!). En fait, la Colline Sacrée est un immense chantier ! Partout des grues, des portes-charges, des pierres taillées, des échafaudages... On regrette l'absence de pancartes explicatives, mais le site vaut quand même le détour. Puis on enchaine avec la visite du Théâtre de Dionysos, situé au pied de l'Acropole, sur la partie sud (comme celui d'Epidavros, mais en moins bon état). On se ballade tout autour de la colline, avec un chien pour guide, et on découvre de vieilles grottes qui servaient de temples, il y a fort fort longtemps. Ensuite, c'est promenade dans les ruelles et picnic dans un petit parc. On prend notre premier café grec en terrasse : c'est plutôt dense, ça colle aux dents, mais c'est bon avec une petite pâtisserie ! Pour terminer notre journée de visite (tous les musées et sites touristiques ferment aux environs de 15h), on se rend au nouveau musée de l'Acropole. On découvre un bâtiment tout en béton apparent et monumentales baies vitrées, qui laisse apparaître, sous un plancher de verre, des fouilles en cours de nettoyage. Techniquement, c'est un truc de ouf !! L'exposition ressemble au musée d'Olympia, avec des vases, des offrandes et des statues. L'originalité vient de la re-création du Parthénon, au dernier niveau, à partir des fragments de pédiments, métopes et frises qui ont été récupérés (vous chercherez dans un dico les mots inconnus ! ;-P) et disposés conformément à leur place originelle. Vous voyez ce que je veux dire ?! On assiste ensuite au remplacement des gardes de la Tombe du Soldat Inconnu, devant le Parlement. La chorégraphie est digne de Kamel Ouali et les petits pompons au bout des sabots sont du plus bel effet ! On part à la recherche de l'Office du Tourisme pour obtenir un plan de la ville, en vain. On arpente alors les rues commerçantes du quartier, tout en dégustant une tyropitta (tarte au fromage) toute chaude : quel délice ! Puis, après 11 passées dans les rues athéniennes, on rejoint nos pénates et la soirée passe rapidement, fatigués que nous sommes de cette journée bien remplie. 



  

 


 
 
 





 
 
 


Samedi 19, le réveil sonne plus tard et le métro nous dépose à l'arrêt Monastiraki vers 8h. On erre dans les ruelles du marché aux puces, dont les portes des échoppes s'ouvrent petit à petit. Les habitués prennent le café en terrasse. On commence par la visite de l'Ancienne Agora, qui était le centre administratif, culturel et commercial de la cité, jadis. Le monument le mieux conservé est le temple d'Héphaïstos, car il a servi d'église, mosquée, château fort et musée au fil des siècles. Un rapide tour par le musée annexe, situé dans un « stoa » (l'ancêtre du centre commercial) reconstruit. On se rend ensuite, à pied, au Musée National d'Archéologie, mais on abandonne l'idée de le visiter quand on voit que de nombreuses salles sont fermées pour manque de personnel. On préfère profiter du soleil et partir à la découverte des rues athéniennes. Après une bonne tyropitta (on aurait préféré gouter un gyros, mais on était pas au bon endroit), on arpente les quartiers résidentiels situés au pied de la colline Lykavitos pour atterrir dans les jardins nationaux et s'offrir une pause. On fait un rapide passage par le stade Panathinaikos, qui a vu les premiers JO modernes, et le temple de Zeus, dont une des colonnes s'est écroulée lors d'un violent orage. Enfin, après un tour dans Plaka, on retrouve le camion, qui nous attend sur le parking à Koropi. Il nous reste assez de temps pour rejoindre le Cap Sounio au sud d'Athènes et trouver un endroit tranquille pour dormir. La route est déviée par des barrages artisanaux, montés par des insurgés qui défendent leur territoire de l'invasion d'une décharge. On arrive à destination et on se gare, au pied d'un temple en ruines, alors que le soleil se couche derrière les nuages. On pensait passer la soirée là, mais c'était sans compter sur deux sympathiques français qui, lisant, hilares, la définition à l'arrière du camion, nous poussent à sortir de notre torpeur. On fait la connaissance d'Alexis et Sylvain : le premier habite Athènes et y travaille depuis 2004 ; le second est un prof de cirque en voyage à durée indéterminée autour de la Méditerranée, à vélo. Alexis nous propose tout de go de les accompagner pour manger un morceau. Et c'est parti pour une folle soirée qui commence dans une taverna locale à goûter un millier de choses et se termine, bien arrosée, chez Alexis, dans un appart moderne à jouer aux mille bornes fait maison et dormir dans un vrai lit. La soirée a été involontairement censurée : l'appareil photo est resté dans le sac !








Le lendemain est, comme tous les lendemains de (grosse) fête, inefficace et calme. On se limite à l'essentiel : prendre une douche et manger des pâtes ! On décolle de chez notre hôte improvisé dans l'après-midi et on met le cap au nord, direction Delphes. Mais le soleil baisse rapidement et on s'arrête un peu après Mandra, le long d'un chemin. On passe une soirée calme et courte, sous le clapotis de la pluie.


Lundi 21, on the road again, on repart dans les montagnes, on passe au pied du Mont Parnasse et on traverse des villages plus portés sur le ski que sur la plage. On s'arrête à Aspra Spitia pour manger (Bonjour Tatie !) et on atteint Delphes à 15h, heure de fermeture du site et du musée archéologique !! Dommage ! On s'aère quelques instants pour admirer la mer d'oliviers en contrebas. Et on reprend la route vers Lamia. On découvre alors des paysages différents de ceux traversés jusqu'à maintenant : une immense plaine quadrillées de champs verts et marrons, où jaillissent quelques montagnes. On traverse la ville en fin de journée. Après une galère de paiement à la station-essence (il faut tjs avoir du cash, car les cartes bancaires ne passent pas bien partout !), on s'installe le long de l'ancienne route, dans les nuages.





Au réveil, mardi 22, on découvre le paysage qui nous entoure, avec des sommets enneigés au loin. Et on prend la direction de Meteora. La route dans la plaine est rectiligne et on avance vite. On voit s'approcher doucement les rochers qui font du site une curiosité. A midi, on s'arrête au bord de la route qui mène aux monastères. Puis on découvre des bâtiments en pierre, construits sur des promontoires rocheux, auxquels on accède par des ponts et des escaliers taillés dans la roche. Seuls les moines ont droit aux tyroliennes ! On choisit d'aller voir celui de la Sainte Trinité, dans lequel on croise 3 françaises qui font le tour d'Europe en vélo. On papote un peu, puis elles repartent en direction de la Bulgarie. Peut-être que nos chemins se croiseront de nouveau... On poursuit notre visite : les intérieurs sont simples et sombres, seule une chapelle est complètement peinte, du sol au plafond. Mais c'est la vue qui est spectaculaire ! On reprend le camion pour aller faire un tour vers les autres monastères, mais on s'arrête tous les 500m pour admirer le paysage, grimper sur un rocher et profiter des timides rayons du soleil pour faire des photos. On quitte le site vers 16h, en restant abasourdis devant les multiples grottes qui trouent les rochers. On file vers Larisa à travers la plaine. Notre squat de la soirée est le parking d'un petit cimetière isolé, ce qui nous permet, malgré le vent et le froid, de prendre une douche. Puis, une fois la nuit tombée, on voit arriver une voiture. Un prêtre en descend et vient nous voir : après avoir trouvé une langue de dialogue (allemand !), il fait comprendre à Christophe qu'il ne faut pas dormir là, que c'est dangereux et qu'on peut dormir à côté de son église, où il y a aussi un petit parking. Et nous revoilà au volant pour suivre le prêtre et finalement dormir en plein centre du village.










La nuit a été ponctuée d'averses et il pleut encore à notre réveil. En ce mercredi 23, notre objectif est de rejoindre la presqu'île des monts Pilios. Sous un ciel blanc et au son de ce bon vieux CloClo, on continue la traversée de la plaine. On rejoint Volos à midi et on se pose dans les hauteurs pour manger. La route se fait plus sinueuse et les nuages recouvrent les sommets. Les virages nous mènent tout droit dans le brouillard. Et la neige fait son apparition. On passe, sans les voir, au pied de stations de ski, avant de perdre un peu d'altitude pour passer sous les nuages. On traverse des villages et des forêts où il semble pleuvoir depuis 6 mois, tellement tout est mouillé. On emprunte finalement une petite route qui descend à la mer et nous fait arriver sur un parking qui surplombe une plage. On explore les environs à pied, impressionnés par la mer agitée qui vient s'éclater en geysers d'écume sur les rochers. On aimerait bien manger au resto de la plage qui indique « open » sur sa vitrine. Mais comme personne ne se manifeste, on termine nos dernières pâtes italiennes, ainsi que le morceau de parmesan tout sec qui nous reste. Ce soir, les vagues vont nous bercer.






Après une nuit plutôt agitée (réveil intempestif par des gouttes d'eau qui tombent sur nos oreillers à 4h du mat'), on se réveille sous un ciel gris. On continue notre route vers l'extrémité sud de la presqu'île et le village de Trikeri. Le relief se fait plus doux et le brouillard s'estompe au fur et à mesure de notre avancée. On se rapproche de la côte ouest et chaque virage nous fait découvrir une nouvelle crique. Dommage qu'il pleuve ! On rejoint Trikeri, paisible village de pécheurs, juste après manger. On a vraiment l'impression d'arriver dans un village d'irréductibles hellènes, après ce périple d'une cinquantaine de kilomètres entre mer et montagne. On retourne vers Volos en passant par des villages plus accessibles. Après de rapides courses, on file vers le nord et on s'installe à côté du cimetière d'un village de la plaine. On aimerait bien retrouver le soleil des jours précédents...





Pour les jours qui viennent, on remonte vers Thessaloniki pour récupérer Marion (la colloc' !) et Tony samedi soir. Ils restent 2/3 jours avec nous, puis on prendra la direction de la Bulgarie, en passant par Istanbul... ou l'inverse...



Ici …?, à vous la France.