lundi 25 octobre 2010

Km 2968 – On ne sait pas où entre Pont de Suert et Castejon de Sos, Espagne.

Ola todos!

Ca y est, nous avons quitté la France, et nous voilà au pays de la Corrida, des champions du monde de football, du flamenco, de Chip y Chop, des oranges et du brugal (!!). Et voici venir le résumé de ce qui s'est passé entre Charolles et aujourd'hui, le 23/10/2010 (Feliz cumpleanos Pedro!)...

Nous quittons Charolles sous un ciel nuageux blanc et compact, qui nous arrose d'un pernicieux crachin automnal. Instant commémoration:


On met les voiles sur Clermont-Ferrand, cette fameuse ville dont tout le monde connait le nom mais où personne n'ira jamais en vacances. Nous faisons une étape pour y arriver, à Vialle, où nous passons la nuit entre une énorme bâtisse inoccupée et l'Allier (le cours d'eau). Passage à Clermont donc, rapide (et à moitié en camion!...) en raison de la température qui avoisine les 4°... 

 

Deuxième étape au pied du château de Val (16e siècle), bâti au bord d'un lac qui sert aujourd'hui de retenue d'eau pour un barrage EDF... 


Tiens! La météo, parlons-en! Durant ces 3 jours elle n'est, disons... pas très coopérative. Brouillard épais (50m de visibilité), crachin, froid... L'apothéose c'est quand on passe le col de Guéry (1268m, km 202005). Là on a carrément droit au givre, au sapins enneigés, au congères sur le bord de la route, et tout et tout!! On voulait voir le massif central, eh ben on pourra y repasser, parce que là, malgré les centaines de kilomètres qu'on a fait sur ses routes qui zigzaguent, on n'a RIEN vu!! 

 


 
Ca a duré jusqu'au 19/10... Nous avons élu domicile ce soir là dans les environs de Ségur, pour une nuit au bord d'un chemin de tracteur, entre 2 immenses pâtures (enfin c'est ce qu'on imaginait, vu le brouillard...). Nous avons expérimenté notre douche à l'eau froide à l'extérieur du camion par 7°, sous vent et crachin: vivifiant!...

Et Ô bonheur, le mercredi 20/10/2010 le miracle est advenu: c'est du soleil qu'il y avait derrière les fenêtres au réveil!! Tout ragaillardi par cette merveilleuse surprise, on était donc tout content de reprendre la route pour aller voir le viaduc de Millau sans brouillard, visiter une cave de Roquefort (Papillon), aller au ciné voir « les petits mouchoirs » (ah! Les copains, we miss you!) et découvrir la vie nocturne endiablée (euh... en fait, non, pas endiablée du tout…) de Castres un mercredi soir. 







Le lendemain, visite de la cité médiévale de Carcassone avec la chanson de Patrick Sébastien (« pourvu que ça dure la belle figure, les fêtes à Bayonne, les remparts de Carcassonne... » [approximativement]) et après un bon gros cassoulet du pays, dans une brasserie du centre ville.



Après ça, on traîne encore un peu en France avant de passer la frontière Espagnole... on n'est qu'à la leçon 8, on est pas encore au top... Halte donc au bord du lac de Montbel (encore une retenue de barrage EDF. Merci EDF!!) magnifique! Petite douche au camping du coin, chaude cette fois, quel bonheur, et dernière étape en France au col de Portet d'Aspet...




Durant ces journées le décor c'est la montagne sous le soleil, les arbres aux feuilles qui tournent à l'orange, les petites routes qui zigzaguent, des « waaaaah! », des « oulah! Ca descend bien là hein!? », pas grand monde sur les routes, des soirées au chaud dans le camion grâce à notre petit chauffage, des réveils au froid par 10° dans le camion...




Et voilà, aujourd'hui nous avons enfin passé la frontière... On a également passé le plus haut col qu'aie connu le camion: el port de Bonaigua (2072m), et pour fêter ça: petit pique-nique assorti d'une sieste au soleil! Voilà... le décor est à peu près le même, en plus rocailleux peut-être?...
Par contre maintenant c'est « Ola que tal? » et « donde esta la playa pro favor? »...







Pour les jours qui viennent: destination Zaragoza puis Pamplona où Stif (un copain Gadzart) se fera un plaisir de nous accueillir!

Ici on ne sait pas trop où, à vous la France!

lundi 18 octobre 2010

L'automne arrive


Km 1607 – Charolles, FRANCE

On a finalement quitté la campagne auxerroise le mercredi 13 octobre, après quelques visites aux alentours, et un repos pour une fois bien mérité à Irancy. Suivant les conseils des connaisseurs, on est allé faire un tour à Noyers (dans la région, ça se prononce « noyères »), petit village avec de jolis remparts où coule le Serein (joli nom pour une rivière...), puis Montréal, village perché sur une colline, un passage par Avalon (juste au McDo pour avoir du wifi !) et enfin Vézelay en fin de journée. Il y a là une très belle basilique, apparemment réputée vu le nombre de touristes et d'hôtels-restaurants ! On a droit au coucher du soleil sur le parc de la basilique. On a aussi fait des balades en vélo dans les vignes, au milieu des chasseurs...



 



Après avoir passé un dimanche paisible (tout le village semble endormi, alors on a fait pareil !) et un lundi créatif, on a quitté Irancy en fin de matinée le mardi. 

On est allé au chantier médiéval de Guédelon, entre Saint-Sauveur-en-Puisaye et Saint-Amant-en-Puisaye. C'est l'histoire d'un passionné de Moyen-Age et propriétaire d'un château qui a décidé d'en construire un autre, avec les techniques et matériaux du 13ème siècle ! Autant dire, un projet de fou ! Une cinquantaine de personnes y travaillent à l'année (de mars à novembre seulement, comme au Moyen-Age) et le projet est prévu sur 25 ans. Commencé en 1998, le château est de type « philipien », c'est à dire avec 1 tour ronde à chaque coin + 2 de part et d'autre de la porte d'entrée principale. Le type qui nous fait la visite est forgeron et nous détaille toutes les techniques mises en œuvre pour défendre le château : le glacis, les pièges dans les douves, les tours rondes sur lesquelles ricochent les projectiles, les archères qui permettent les tirs croisés et les projections de déjections bouillantes (beurk !) !! On fait le tour du chantier : les techniques sont du 13ème siècle, mais la sécurité est du 21ème siècle ; les chaussures de protection, casques, lunettes et bouchons d'oreilles sont obligatoires. Ces détails anachroniques sonnent faux dans le paysage mais sont indispensables ! On imagine les difficultés que doivent avoir les gens de ce chantier au quotidien avec les normes et règles d'aujourd'hui, les commissions de sécurité pour accueillir les visiteurs et autres obligations de prouver la résistance de telle ou telle chose avant de l'utiliser (les cordages fabriqués sur place, par exemple)... La visite nous fait découvrir mille choses : les murs de 3m d'épaisseur, les latrines (c'est important !), la fabrication du mortier, les méthodes de levage... La chose rigolote de la visite, c'est qu'on est les deux seuls jeunes au milieu d'un groupe de retraités ! On se balade sur le site et on découvre tous les métiers : les tailleurs de pierre, les charpentiers, le fabricant de cordages, celui qui fait les paniers en osiers, les compagnons de la tuilerie, l'équarisseur... On a des yeux de gamins ! Le menu de la taverne a l'air appétissant, mais il est l'heure de repartir car on est invité chez Stéphane, rencontré pendant les vendanges.






 

Le mercredi, on quitte l'Yonne pour rejoindre la Saône et Loire, en passant par Chablis, en commençant par Laura (cousine de Caro) et Benoit. Les paysages se succèdent, mais les vignes nous poursuivent ! On découvre Montagny-les-Buxy en fin de journée : un petit village au milieu des vignes. Les cousins nous accueillent les bras grands ouverts et nous font visiter la maison qu'ils ont rénovée : c'était une grange avant, et maintenant, c'est plutôt une jolie maison avec de belles pierres, une immense baie vitrée et de grandes chambres ! Comme Benoit est à la maison en ce moment, il nous a cuisiné un délicieux bœuf bourguignon accompagné d'un gratin dauphinois. On passe une très bonne soirée et une très bonne nuit !
Le lendemain, comme on a finalement décidé d'installer un chauffage dans notre camion (c'est qu'il commence à faire frisquet !), on se rend à Chalons sur Saône dans un magasin spécialisé. Le vendeur nous conseille un truc complètement différent que ce qu'on avait prévu et on ressort plutôt content et avec un peu de bricolage à faire. La route vers Charolles est très belle : la campagne est vallonnée et la brume s'installe petit à petit. On arrive à destination vers 18h30, après quelques 20 minutes d'attente à la station service (la peur de la pénurie pousse-t-elle les gens à faire le plein tous les 2 jours ?). Et on rejoint Mémé, toute fraiche et pimpante : Cathy (une autre cousine de Caro) nous invite à manger chez elle ce soir dans son nouvel appart'. Et c'est parti pour Paray ! Les petits nous attendent avec impatience et sont surexcités par notre venue (euphémisme). On passe une très bonne soirée, et on fait découvrir en vrai le camion à Antoine qui n'attendait que ça depuis qu'il avait vu des photos !
Et là, on passe donc quelques jours à Charolles, à bricoler notre radiateur et profiter une dernière fois d'un vrai lit et d'une douche chaude ! Mémé nous prépare de délicieux repas et prend bien soin de nous. Rangement du camion, remplissage du frigo, on se prépare à décoller dimanche (le 17 octobre), en direction de l'Espagne...



Ici Clermont-Ferrand, à vous la France (et ailleurs...)

PS: Quand on aura reçu une dizaine de propositions de « comment on est sortis de notre bourbier » (voir article « la gadoue la gadoue la gadoue... »), on vous donnera la réponse, et les photos qui vont avec... Oh le suspens!

samedi 9 octobre 2010

les Vendanges chez les Richoux


km 906 - Irancy, France

L'histoire ne révèle pas encore comment on est sortis de notre bourbier. On vous le dira plus tard ! Sachez qu'on a finalement réussi à sortir de la pâture, et qu'on est partis en direction de Troyes. Après une petite visite de la ville (les ruelles et les maisons à colombages sont très jolies), on trouve un emplacement pour la soirée : ça sera sur un parking au bord du lac d'Orient (sautez sur un atlas, vous verrez, c'est un peu à l'est de Troyes !).

Le lendemain, douche pas très chaude à côté du camion : il faut quand même qu'on présente bien pour nos futurs patrons ! Et c'est parti direction Irancy (au sud d'Auxerre, pas loin de Chablis, pour les connaisseurs !).

Nous arrivons donc le mardi 28 septembre vers 17h chez les RICHOUX. Corinne nous accueille par un petit tour du propriétaire (là les cuves, ici la douche, là la salle à manger commune, etc...). Elle nous montre l'endroit où l'on peut installer notre maison roulante, sous un noyer, juste à côté de la maison. Tout commence très bien !


 On décide alors de retourner sur Auxerre, pour faire le plein de nourriture pour la semaine, et aussi regarder le match de foot du jour dans un pub : Auxerre-Real Madrid. L'effervescence est palpable dans la ville. On passe sans faire exprès au pied du stade quelques heures avant le coup d'envoi : c'est le branle-bas-le-combat ! Y'a des CRS partout! Malgré la défaite, la soirée est agréable...

Mercredi 29 septembre, 6h50, le doux bruit du réveil se fait entendre : il faut aller bosser !! Tout le monde se retrouve dans la salle à manger commune autour d'un café bien chaud, le soleil n'est pas encore levé, on a tous un ciré sur le dos et des bottes au pied, un sécateur dans une main et un seau dans l'autre... En voiture, Simone ! La quarantaine de vendangeurs se répartit dans 2 fourgons, suivis par les tracteurs, et hop, direction les vignes. Thierry (le patron) nous place dans les teilles, et c'est parti : on ramasse des raisins mûrs, on enlève les pourris, on ne prend pas le vert-jus (celui qui n'est pas encore mûr), on n'oublie pas les débuts de treille et on aide son voisin ! Aux alentours de 9h30, c'est pause casse-croute : paté, rosette, fromage, pain frais, café, carré de chocolat, vin rouge, il y en a pour tous les goûts ! Puis arrive midi et le déjeuner tous ensemble dans la salle à manger : de grandes tablées, entrée-plat-fromage-dessert-café, un vrai festin !! On recommence à 14h dans une nouvelle vigne. La journée s'achève à 18h, bien fatigués.









 

Voilà, dans les grandes lignes, notre quotidien jusqu'au mercredi suivant à midi (le 06 octobre donc). Les soirées ont été variées : tranquillou dans notre camion à apprendre nos leçons d'Espagnol, dégustation à la cave, crêpes chez des copains rencontrés sur place... Bref, pas le temps de s'ennuyer, et pas le temps de mettre à jour le blog non plus (d'ailleurs, pas moyen de téléphoner non plus: pas de réseau, encore désolés!!) ! On retiendra de cette période que les vendanges, ça fait un peu mal au dos et aux genoux et ça coupe les doigts, mais qu'on passe de bons moments avec tous les autres vendangeurs, parce qu'on est tous dans le même bateau ! On a eu du beau soleil, mais aussi beaucoup de pluie.



petit pot de fin de journée, avec Corinne
dégustation à la cave


Et tout ça s'est terminé le mercredi midi, avec ce qu'on appelle traditionnellement dans le coin : la poellée (prononcez « pelé », il me semble...). C'est une espèce de fête du slip avec tous ceux qui ont participé aux vendanges, qui commence à 13h par un apéro au kir royal, se poursuit par un délicieux repas (toujours entrée-plat-fromage-dessert-café, mais en encore meilleur avec du jambon à la chablisienne, du chevreuil, de l'agneau, de l'époisses, et une charlotte aux framboises du jardin, le tout arrosé de plein de bonnes bouteilles du coin!!!), puis un défilé bruyant dans les rues d'Irancy et enfin un retour au calme en douceur avec des gaufres au coucher du soleil.








J'ai oublié de vous dire que j'ai quand même fini dans la benne (c'est là qu'on met tout le raisin qu'on cueille pendant la journée), avec 2 autres filles (c'est le baptême des vendanges) et Christophe a eu droit à son seau de raisins pourris sur la tête ! Et ça pègue* le jus de raisin !!
Enfin, voilà, maintenant on peut dire qu'on a fait les vendanges, et on est bien content ! Et d'ailleurs p'tèt' bien qu'on le refera!!


 Pour des raisons de logistique « renaultienne » , et parce qu'on profite des beaux paysages dans le coin, on reste à Irancy jusqu'à mardi au plus tard (Merci les RICHOUX pour le chaleureux accueil). Après, on prendra la direction du sud de la Bourgogne, faire un petit coucou à Mémé, et toute la famille charolaise.



*NDLR : din le chud, « pègue » veut dire poisseux, collant.