mercredi 25 mai 2011

Entre cigognes, bisons et moustiques


Km 31 622 – Klaipedia, Lituanie - 25 mai 2011

Samedi 14 mai, on est réveillé, comme souvent en ce moment, à 5h par les oiseaux qui chantent pour accueillir le lever du jour. On se lève vers 7h pour déguerpir du camping et visiter la ville de Gdansk. On laisse le camion dans le parking de la plage, au terminus du tramway 8. On emprunte ce dernier qui nous amène en une demie heure au centre ville. Il fait beau aujourd'hui et notre promenade est bien agréable. Après avoir fait un tour dans LA rue touristique, on passe dans un quartier plus résidentiel, on longe un peu le vieux port, on passe par le marché couvert bien animé... La faim se faisant sentir, on se pose à un stand installé au bord d'une grande place pour un défilé militaire, et on goûte au bygos (une espèce de choucroute en fait) et on regoûte une zapiekanka (découvert à Krakow), le tout en buvant une bière et en regardant le défilé. La vie est belle! L'après-midi on commence par un peu de culture en visitant l'exposition « les chemins de la liberté » qui explique, sommairement mais dans une présentation qui en jette, la naissance du syndicat Solidarnosc dans le port de Gdansk. Ensuite on erre dans une partie plus ou moins désaffectée de l'immense port industriel en question. C'est rigolo! Puis retour au camion. On passe la fin de l'après-midi à lire et somnoler sur la plage, jusqu'à ce que 2 sangliers (!?) viennent faire les poubelles à 5m de nous pour chercher leur dîner! On retourne alors au camion pour passer la soirée à l'abri, tandis que la petite famille sanglier qui habite visiblement dans le coin broute tranquillement à quelques mètres du camion!



 


 


 
 
 



 
 

Le lendemain, dimanche 15, jour de téléfoot, on se demande au réveil où en est le classement de ligue 1 de foot. On poursuit notre chemin par 200km de route sans rien de spécial, qui nous amènent à Torun en début d'après-midi. Torun, qui a été relativement épargnée par la seconde guerre mondiale, demeure aujourd'hui la « capitale du gothique » Polonaise. Petite promenade dominicale insouciante donc, pour découvrir de beaux et gros bâtiments en brique rouge, des rues piétonnes, des places, des statues (de Copernic qui naquit ici notamment...). On se trouve ensuite un squat des plus tranquille en forêt pour le brin de toilette naturiste que nous ne pourrons plus faire demain, car nous aurons atteint la capitale!


 

Lundi 16 mai, la journée passe très vite: à peine la temps de se lever, de faire un footing (pour Caro seulement ;) ), et de prendre le petit déj, et il est déjà 11H! On prend la route vers Varsovie en longeant la Wisla. Pause en route pour faire un plein de miam-miam, et acheter une cartouche de silicone pour réparer la fuite du toit du camion (rappelez-vous la fin de l'article précédent!). 17H, nous voilà aux portes de Varsovie! On traverse la ville pour atteindre un quartier qui nous paraît propice au squat, et après quelques tâtonnements dans cette ville au stationnement anarchique, on trouve une place dans une impasse calme à 150m d'une bouche de métro: parfait! On part ensuite faire un tour dans le centre-ville, au hasard. On sort du métro au pied de l'énorme palais de la culture et des sciences (cadeau des soviétiques) dont on fait le tour. Derrière il y a un mini La Défense avec de grandes tours modernes et un centre commercial avec une verrière de folie... On erre ensuite dans un quartier plus quelconque, où on croise quelques bars et restos, mais puisqu'aucun ne nous fait envie, on finit par retourner au camion, pour aller prendre des forces...

 
 
 

Le lendemain le réveil sonne à 5h30! On espérait ainsi pouvoir profiter d'une belle lumière de lever du jour, mais malheureusement il fait déjà jour, et moche... On commence par un tour dans la vieille-ville, où seules des équipes de tournage de film et des pigeons s'activent. Ce quartier historique a beaucoup souffert lors de la seconde guerre mondiale, mais a été reconstruit méticuleusement, et son état actuel ne laisse pas imaginer l'état dans lequel il a du se trouver... Ensuite on longe un peu la « voie royale » et ses beaux immeubles, on traverse le campus de l'université (en pleine ville), on erre dans le quartier reconstruit sur les ruines de l'ancien ghetto juif que les Allemands ont complètement rasé en 1943. La ville nous paraît bien calme... On s'aventure à traverser la Wisla pour atteindre le quartier Praga dont on a lu du bien, en espérant y trouver un pti resto sympa. En vain. Le quartier, anciennement industriel, est résidentiel tendance délabré gris citadino-citadin... On s'échoue dans le Pizza Hut d'un centre commercial après une longue marche. L'après-midi, on promène encore nos ventres bien remplis jusqu'à la Fnac locale (empik') pour jeter une oreille à la musique polonaise. Pas de coup de foudre, mais c'est sympa d'explorer (ou plutôt: de survoler) une autre facette de la culture locale. Surprise: les Polonais écoutent du M-Pokora et du Garou... Et puis on rentre au camion en fin d'après-midi. Cette première journée de visite n'est pas une grande réussite: on a beaucoup beaucoup marché pour voir des choses pas bien fantastiques, sous des cieux blancs. Alors ce soir encore, c'est repos!



 
 
 


Mercredi 18 mai, on persévère, et on y retourne! Cette fois on prend des pass de transports en commun illimité, parce qu'en fait, Varsovie c'est quand-même un peu trop grand pour ne s'y balader qu'à pieds! Direction: le musée de l'insurrection de Varsovie. Ca relate, avec forces images, témoignages, films, matériel d'époque, plans, … et dans une présentation dynamique et interactive comment les Varsoviens (?) ont tenté de reprendre la ville des mains de l'occupant allemand en aout et septembre 1944. C'est très chouette, très instructif, et très riche (et en plus c'est pas cher!) Comme au musée de la Terreur à Budapest, on reste dans ce musée super longtemps sans s'en rendre compte: on en sort vers 15h! Puis on va trouver de quoi se sustenter dans un « milk-bar ». Ce sont de modestes petits bistros sans prétention survivants de l'ère communiste, dont les principaux attraits sont le coté « immersion dans la vie locale » et l'imbattable rapport qualité-prix. Celui où on se régale à 2 pour 6€ est tenu par des mamies habillées en femme de ménage, se présente comme une cantine, et sert de la nourriture comme à la maison: des soupes, des pâtes, de la purée, des escalopes... On sort de là tout content de l'expérience et REPUS! On prend ensuite le tram jusque Praga pour une nouvelle tentative (peut-être qu'on n'est pas allé dans les bonnes rues hier?), mais on ne comprend décidément pas pourquoi l'office du tourisme y conseille un passage... Retour au camion donc, après un passage dans une libraire pour acheter une carte de Finlande plus détaillée que la 1/1 500 000e qu'on a. Et puis on quitte la ville dans les bouchons de fin de journée, en se disant que Varsovie est une ville qui ne déborde pas de charme, et est plus « conçue » pour y vivre que pour la visiter. Mais vu ce qui lui est arrivé au 20e siècle on a du mal à lui en vouloir: après la seconde guerre mondiale, la ville était complètement en ruine et sa population était passée de 1 300 000 habitants à environ 1 000. Et puis la période communiste n'a pas du être la plus florissante pour la reconstruction... On se trouve un squat à 40km à la lisière d'une forêt infestée de moustiques. Bzzzzzz

 
 
 
 

Jeudi 19 mai, le soleil est de retour! On roule tout droit dans la campagne. A mesure qu'on avance vers l'est, on a l'impression de revenir progressivement dans le temps: de plus en plus de maisons sont en bois, et les villages ressemblent de plus en plus à ceux de Roumanie. On atteint vers 15h30 le parc national de Bialowieski. C'est une grande zone de nature protégée qui abrite notamment 400 bisons! On fait un tour dans une sorte de grand zoo où résident quelques spécimen des espèces vivant dans le parc: en plus des 30 bisons star, des loups, un lynx, des élans, des bambis, des sangliers et des grosses bestioles issues du croisement entre vache et bison (des visons? Des bi-atche?). Ensuite on finit tranquillement la journée en profitant du soleil, garés dans un parking en bord de chemin forestier. Ce soir encore, on se bat avec les moustiques!

 
 
 

Le lendemain, on commence par se perdre dans la campagne à la sortie du parc, et quand on finit par retrouver notre route, on la suit. Et elle est bien plate, bien droite, et ne traverse que peu de villes! Du coup les kilomètres défilent tout seuls! A midi on se gare au bord d'un champ, sous un grand soleil, pour notre dernier repas en Pologne. Après quoi nous reprenons notre route toujours plus droite, traversant des contrées toujours plus verdoyantes et pleines de lacs jusqu'à la frontière lituanienne que nous atteignons peu avant 15h. Do widzenia Polska! Laba diena Lietuva! De l'autre coté de la frontière, un relief valonné apparaît rapidement et la conduite devient un réel plaisir. On trouve un squat en pleine cambrousse, à deux pas d'un grand lac, où s'ébattent des nombreux... moustiques. Le ciel se charge et on se réfugie à l'intérieur du camion pour regarder l'orage durant une soirée passée entre chasse aux bestioles (clap! Clap!), gestion de cette foutue fuite au plafond, et autres activités variées.

 
 
 
 

 Samedi 21 mai, l'orage est passé, la fuite s'est tarie, on a tué tous les moustiques qui s'étaient aventurés dans le camion, et la nuit a finalement été bonne. :)
Après un footing matinal et un bon petit déjeuner, Caro nous dirige jusque Trakai où un château médiéval a été construit sur une île au milieu d'un lac. La bourgade est résolument orientée sur le tourisme autour de ce pittoresque édifice de brique rouge que nous ne visitons pas. L'ambiance familiale qui règne ici est bien agréable en ce samedi midi, alors on s'installe à une terrasse et on s'offre une petite mousse et dégustation de snacks locaux: kepta duona (du pain frit garni de beurre d'escargot) et kibinai (espèce de ravioli géant en pâte brisée fourré avec toutes sortes de choses au choix). Miam!! On s'écarte ensuite de la ville pour finir notre repas à la campagne et prendre une douche... Quelques dizaines de kilomètres plus loin nous voici à Vilnius! On y arrive vers 16h et on se trouve un bon petit squat dans une zone résidentielle pas trop loin du centre-ville. Youpla on part faire un tour en ville! On découvre en cette fin de journée un bout de la vieille ville, la place de la cathédrale, le quartier Uzupis, dans une ambiance bien calme et sans voitures. C'est bien agréable et ca met l'eau à la bouche pour la suite de la visite demain! Soirée au camion...

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Dimanche 22, il fait beau! On retourne dans le centre historique en longeant les quais de la Neris, rendez-vous des pêcheurs matinaux. On remonte ensuite la longue rue Gedimino (fondateur de la ville) le long de laquelle se tient un marché où on peut trouver notamment de l'ambre, des bonnets en espèce de grosse dentelle moche, du lard et des saucisses. Cela nous amène dans la « nouvelle ville », à la vaste et déserte place Lukiskiu, au bord de laquelle se trouve le « musée des victimes du génocide » ou KGB Museum. On se retient d'y aller de peur que cela ne ressemble un peu trop au musée de la Terreur de Budapest (encore!). Retour vers la vieille-ville, où on se promène entre églises baroques et boutiques touristiques. On fait une pause rafraichissante dans LE resto belge de la capitale : quel bonheur ! Puis pique-nique au pied de l'ambassade de France et on grimpe sur la colline derrière le château pour profiter de la vue sur la ville. Après une pause à l'ombre, on regagne le camion et on y passe une longue soirée lumineuse : le soleil se couche à 22h (heure locale) et il ne fait pas nuit noire tout de suite !...

 
 
 
 
 
  

Lundi 23 mai, on met le cap sur Kaunas, deuxième ville du pays, située à l'ouest de Vilnius, sous un ciel chargé. Après un arrêt pour remplir le frigo, on roule tranquillement et on rejoint Kaunas vers 16h. On en fait le tour, enfin surtout une longue promenade la long de la rue piétonne et commercante, sous le soleil de fin de journée. Cela semble être une sympathique petite ville, étudiante. On en repart quelques heures plus tard, pour trouver un endroit pour la nuit. Et on finit par se garer à côté d'une tour de briques, au beau milieu de la campagne lituanienne. La soirée est des plus calme !!

 
 
 


 

Mardi 24 mai, au réveil, il y a pas mal de vent, mais surtout un grand ciel bleu. On chemine à travers champs et villages en direction de Siauliai, que l'on atteint à midi. Au nord de la ville, se trouve une curiosité nationale : la colline des croix. C'est un site étonnant où règne une atmosphère particulière. Sur une butte, des milliers et des milliers de croix, grosses, petites, en bois, en métal... Certains y accrochent des chapelets qui cliquettent sous la brise. Les gens plantent ici des croix pour marquer leur passage et leur ferveur religieuse. Sous l'ère communiste, elles étaient enlevées par les soviétiques et reposées pas les villageois clandestinement : c'est donc aussi un symbole de rébellion contre la dictature, et une fierté pour les Lituaniens. On poursuit ensuite notre chemin plus prosaïquement, en cherchant, en vain, une laverie automatique, dans un centre commercial de maboul avec une patinoire au milieu ! Puis on continue la route, en direction de la côte balte. On s'installe pour la fin de journée dans un coin tout paumé, au milieu des vaches, tandis qu'un orage se profile à l'horizon et nous tombe dessus pendant la nuit.


 
 
 
 
 


A suivre, la cote et un passage prochain en Lettonie...

Ici Klaipeda, à vous la France!

(Et pour la carte faudra attendre le prochain article...)