mercredi 30 mars 2011

De Buc à Pest (oh le jeu de mots)

Km 24 967 – Budapest, Hongrie, le 29/03/2011

On vous avait laissé aux portes de Bucarest. Nous sommes maintenant à Budapest. Voici ce qui s'est passé entre les 2 villes! :-)

Mercredi 16 mars, réveil avant l'aube (7h!) pour profiter au maximum de la journée. Après un rapide petit déjeuner à l'auberge, on part arpenter les rues sous un ciel qui s'annonce clément. On se promène le nez en l'air entre Piata Revolutiei, Piata Universitatii et Piata Natiunile Unite. On découvre des gros bâtiments gris aux façades répétitives et des plus petits en piteux état. Et partout, des églises, de toutes tailles et de tous âges. Ce qui nous impressionne, ce sont les toiles d'araignées de câbles électriques : Spider-Man habiterait-il Bucarest ?! On poursuit notre balade le long du Splaiul Independentei pour rejoindre un parc, où se prépare une manif' à grands renforts de banderoles et de fanfares. En arrière plan, trône le Palatul Parlamentului (Palais du Parlement), deuxième plus grand bâtiment administratif au monde après le Pentagone, un géant de béton initié par la folie mégalo de Ceausescu, et même pas terminé. Avant de le visiter, on choisit d'en faire le tour : c'est immensément monstrueux ! Malheureusement, à cause de la manifestation, la visite n'est pas autorisée ce jour. Alors on quitte les lieux pour s'installer quelques instants plus tard à la terrasse d'une brasserie pour manger. Oh que c'est bon le soleil ! Puis on met cap au nord de la ville, après un petit tour dans le métro, pour aller se reposer dans le Parcul Herastrau, où sont érigées, entre autres, une statue du Général De GAULLE, ainsi qu'une plaque en l'honneur de Mickaël JACKSON !... Ensuite, suivant les conseils du Lonely, on part visiter le Musée du Paysan Roumain. C'est un musée crée par un artiste (et pas un conservateur), avec une scénographie et une organisation originales. Les commentaires aussi sont atypiques, poétiques. On sent derrière la nostalgie du « vrai »... En y repensant (on a été un peu surpris au départ), c'était un chouette musée, avec de beaux objets de tous les jours, des habits et des tapis colorés et même, une maison en bois. On fait la fermeture du musée, à 18h, et on rentre à l'auberge à pied, en errant à droite, à gauche alors que la nuit tombe. On est exténués de cette journée de balade et on se couche tôt !


 

 
 
 
 
 
 
 
 
  
Le lendemain, jeudi 17 mars, re-belote, mais avec 15°C en moins et le vent en plus ! On traverse le Parcul Cismigiu (juste à côté de l'auberge) et on se balade dans les rues piétonnes du quartier historique, entre la Calea Victoriei, la Piata Unirii et la Piata Universitatii. Il y a des bars, des boutiques d'art, des cafés, des pubs et des travaux. Pour assouvir notre gourmande curiosité, on tente notre chance dans plusieurs « pâtisseries à emporter » (c'est le nom qu'on leur a donné), où sont vendues toutes sortes de snacks, salés et sucrés, à travers une petite fenêtre. Au premier essai, on tombe sur un feuilleté au fromage et au jambon. Et au deuxième, sur des brioches de différentes formes. Bonnes pioches ! Puis retour au camion (toujours à la même place, ouf !) et en route pour de nouvelle aventures. On remplit le frigo au supermarché voisin et on met le cap au nord, vers Brasov et la Transylvanie. On contourne Ploiesti puis on quitte la grosse route pour trouver une place pour la nuit : les villages se suivent et s'étendent indéfiniment le long de la route... On s'installe finalement à Brebu, entre le musée, le commissariat et l'école primaire !

 
 
 
 

Vendredi 18 mars, on se réveille encerclés de brume. On reprend notre route en direction de Sinaia, en traversant de longs villages et en doublant pas mal de charrettes. Les routes, contrairement à celle du premier jour dans le pays, sont globalement en bon état, mais avec quelques passages techniques. Le ciel se dissipe peu à peu et on aperçoit les sommets enneigés des montagnes voisines. On rejoint Sinaia avant midi et on visite la résidence d'été du roi Karol 1er, modeste château tout en bois et ferronneries à l'extérieur, matériaux nobles et pierres précieuses à l'intérieur. Chose nouvelle pour nous : en Roumanie (et peut-être dans d'autres pays à venir ?), en plus du droit d'entrée, il faut payer un « droit-photo » si on veut immortaliser l'instant. Et c'est assez cher. Donc, pas de photo de l'intérieur du Castelul Pelus ! On retourne manger au camion, contents de notre visite, puis on reprend la route vers le nord. On bifurque vers l'ouest pour rejoindre Bran, et voir, de loin, le château de Dracula. Là par contre, décevant. Puis on se rapproche de Brasov et on dort, ce soir là, sur un parking avec vue sur la ville, haut lieu de rencontre des djeunes cools qui mettent les basses à fond dans leurs Dacia !!

 
 

Le lendemain, samedi 19 mars, on commence la journée par une balade dans Brasov. La ville est surplombée par une colline où est érigé un « Hollywood-Brasov » des plus kitchs ! Les façades sont colorées, aux styles variés. Mais le point d'orgue de cette visite est : le resto roumain ! On suit les conseils du serveur et on commence le repas par un verre de tuica (se dit « tsouika »), un alcool de prune à 50°, qui favorise la digestion, parait-il, mais qui, en vrai, picote surtout dans la gorge ! Puis on poursuit avec de bonnes soupes bien gouteuses. On continue avec un mélange de différents morceaux de porc et de poulet, accompagnés de polenta et de légumes grillés. Et pour finir, un grand café. Quel repas !! Après une petite promenade digestive, on reprend la route en direction de Bacau : c'est une grosse route droite monotone qui traverse la plaine et les villages. On avance ! Pour la nuit, on se gare devant le commissariat-mairie-école d'un petit village, avec l'aval d'un policier qui passait par là, mais vérifie quand même nos papiers...

 
 
 
 
 
 

   

Dimanche 20 mars, la journée n'est pas des plus passionnantes. On roule, roule, à travers la plaine de la Moldova (Bacau, Roman). La route est même dangeureuse : 2*1.5 voies sans terre-plain central, le but étant de se décaler à droite pour faciliter le chemin à ceux qui doublent... On choisit alors une route plus petite, qui se rapproche du relief et nous offre de belles vues sur la campagne environnante et nous permet de mieux observer les maisons de villages, avec leurs portails imposants. En fin de journée, on atteint la région Bucovina, connue pour ses monastères peints. On se gare sur un grand terrain (qui doit servir de parking pendant la haute saison), non loin de la rivière Moldova. On passe là, enfin, une nuit tranquille.



 

Le lendemain, lundi 21, on débute par la découverte du monastère de Voronets. En fait, c'est une petite église dont les murs intérieurs, extérieurs, ainsi que le plafond sont entièrement peints. La façade nord est quasiment effacée, mais les autres sont bien conservées. On voit notamment une grande fresque du « Jugement Dernier », ainsi qu'une bande-dessinée racontant la vie d'un saint. A l'intérieur, ce qui retient notre attention sont les illustrations de diverses tortures : coupage de tête, brulures... On part ensuite faire un tour dans le monastère de Humorului, à quelques kilomètres de là. Là encore, d'immenses fresques peintes. Puis on reprend notre chemin, avec comme idée de prendre les petites routes qui se faufilent dans les Carpates s'il n'y a pas trop de neige. On rejoint Valtra Dornei puis on prend la direction de Bicaz. La route longe une rivière (la Bistrita), enjambée par des ponts suspendus plus ou moins artisanaux. Avec le soleil et les arbres, on a droit à de beaux paysages sur une route tranquille. Faire du stop semble être bien répandu dans la région, alors on prend un monsieur à bord, légèrement ivre et avec un beau sourire édenté, pour le déposer au village suivant. Puis, quelques kilomètres plus loin, on prend une dame, plus discrète mais très souriante aussi, pour la déposer un peu plus loin. En fin de journée, on rejoint la rive nord du lac Izvorul Muntelui et on se gare sur un parking au bord de la route, en espérant que la circulation des camions pleins de bois se calmera avec la nuit.

 
 
 

 
 

 



La nuit a été très fraiche et au matin du mardi 22 mars, la surface du lac en contrebas est gelée, tout comme les arbres autour de nous : il fait -4° dehors au lever du soleil et 5° dans le camion... On se réchauffe avec un bon petit déj, on enfile des pulls supplémentaires et on reprend la route à travers les Carpates. On passe le pont-barrage au bout du lac et on entame la montée d'un premier col à 1256m d'altitude. La route est plutôt bonne, avec quelques passages en mauvais état. On traverse des gorges vertigineuses, en passant à proximité du Cheile Bicazului. Wahou ! Ce paysage est un peu dénaturé par la présence d'échoppes à touristes dès que les abords de la route s'aplanissent... On passe à côté du lac Rosu, partiellement pris par les glaces puis on redescend vers Gheorgheni. Juste avant la ville et juste avant qu'elle soit prise d'assaut par des locaux, on trouve une source pour remplir nos jerricans (on en avait bien besoin !). Pause déjeuner dans un village au bord d'une rivière et décrassage du camion qui en avait plus que besoin: on ne l'avait lavé depuis la Suisse!! Puis on repart à l'assaut du deuxième col de la journée, à 1287m d'altitude. La montée et la descente sont plus douces et on quitte les forêts pour retrouver les immenses champs. On trouve un endroit qui nous sied pour passer la nuit, mais en voulant faire ½ tour, les roues patinent : c'est l'embourbage ! Mais on s'en sort facilement avec nos plaques de désenlisement, ouf ! Après un petit tour d'exploration dans la forêt voisine, et comme le lieu s'y prête, on décide de prendre une douche bien fraiche : wahou, ça fait du bien, même si c'est froid !



 
 
 



Mercredi 23 mars, on a l'impression de retrouver la civilisation, après 2 jours d'ermites dans les montagnes. On rejoint Sighisoara à midi. Après un rapide repas dans le camion, on s'aventure dans la ville, dominée par une « citadelle », qui est en fait une vieille ville fortifiée, et animée par de nombreux collégiens-lycéens. Balade à droite, à gauche... On grimpe à l'église par un escalier couvert en bois. Puis on descend par des ruelles pavées, en zigzaguant au gré des couleurs et de la lumière... C'est joli et ça nous fait penser à Monsaraz au Portugal. On tente ensuite une escapade vers une forêt de chênes octocentenaires indiquée par le Lonely Planet, mais on ne la trouve pas !... On repart donc en direction de Targu Mures, par une grosse route très fréquentée. Passage au supermarché pour faire le plein et recherche d'un endroit pour la nuit. On se dégote un de ces squat mémorable, en lisière de forêt, et qui surplombe une vallée de pâtures amphithéâtrale! Si tout va bien, demain, on devrait avoir un beau soleil pour le petit-déjeuner !






Hé oui, on a droit à un soleil rayonnant : on prend le petit-déjeuner en terrasse, avec les moutons qui paissent en contrebas. Puis on part se balader dans les environs, profiter de ce beau paysage, nous allonger quelques minutes dans l'herbe sèche et prendre notre temps... On reprend ensuite la route, un peu à contre-coeur, en direction de Cluj-Napoca. C'est une route monotone, moche et sur laquelle les camions nous poussent pour qu'on avance plus vite. Bref, après le repas, on décide de changer les plans : on préfère partir dans la campagne et, à Turda, on bifurque vers le Parcul Natural Apuseni. Et là, on revit : la route longe tranquillement une rivière et traverse de paisibles villages. Tantôt des forêts et des bucherons, tantôt des pâtures et des charrettes à cheval... On met un peu de temps à trouver un endroit pour dormir, espérant en trouver un du même acabit que celui de la veille. Mais ici le relief est trop important pour notre camion et on décide qu'une aire de pic-nic au bord de la route, entre pâtures et sapins, fera bien l'affaire.





De notre traversée des campagnes roumaines, on a pu observer que les villages, du moins en plaine ou à bas relief, sont construits de la même manière. Ils s'étendent longuement autour de la route principale (plusieurs kilomètres) et les maisons sont disposées en perpendiculaires de la route. On accède aux cours par de grands portails en bois sculpté. Les maisons aussi sont décorées de bois (les poteaux des vérandas, par exemple) et souvent colorées. Au fond de la cour, on trouve parfois une grange et un poulailler. Dans chaque village, il y a un bar, un « magasin mixt », un commissariat de « politia rurala », une école, une boite aux lettres et une église avec son cimetière. Les gens se déplacent à pieds, en vélos ou en charrettes. Pas besoin de voiture pour faire 1 ou 2 kilomètres ! Et aussi, il y a de nombreux puits, situés soit dans les cours des maisons, soit le long de la route. Ça donne une impression de labeur, d'organisation et de simplicité. Mais, ne vous inquiétez pas, les villageois roumains ne sont pas d'un autre siècle : ils ont souvent un portable à l'oreille et les paraboles fleurissent sur les toits ! Il y a aussi des maisons plus récentes, aux toitures bleues ou rouges et aux enduits flashy (orange DDE, par exemple !). Enfin, c'est rigolo de croiser des pépettes en talons aiguilles et quelques mètres plus loin une mamie en bottes et fichu sur la tête !

Vendredi 25 mars. Soleil encore ce matin! On profite d'un petit déj dans ce cadre idyllique avant de redescendre tout doucement de nos montagnes pour rejoindre une de ces pénibles nationales, qui remplacent les autoroutes dans ce pays. On s'en écarte pour la pause du midi que nous faisons sur un lopin de terre en sortie d'un village. Le temps est vraiment agréable aujourd'hui, et on en profite pour manger les fesses dans l'herbe au soleil, pépère... On gagne La ville presque-frontière d'Oradéa dans l'après-midi et on s'y ballade une heure ou deux. C'est ici que nous apprenons l'existence des styles architecturaux « éclectique » et « sécessionniste ». De nombreux bâtiments ont en effet des façades particulièrement travaillées, et l'assemblage des styles est, comme à Brasov, surprenant. Une tentative de connexion à internet infructueuse décide de la fin de notre journée: on ne mettra pas à jour le blog aujourd'hui. A la place, on passera la frontière hongroise! Nous voilà donc prêt à affronter une tripoté de guichets vers 17H30. Mais nous pénétrons en territoire Hongrois après un tout petit contrôle de papiers et une timide inspection du camion, tant mieux! Le soleil commence à descendre sur ce pays qui nous apparaît alors dans toute sa platitude. L'ambiance nous rappelle la Belgique du côté de Lille. On traverse quelques villages bien déserts comparés à ceux de Roumanie, avant de trouver une place sur le parking du cimetière à la sortie de Pocsaj, alors que le soleil se couche pour de bon à l'horizon, au son des coassements de la foule de grenouilles qui peuple les marécages alentours.






Le lendemain, on réalise qu'on a (encore!) changé de pays et donc de langue, quand on ne sait pas quoi répondre d'autre qu'un sourire aux gens qui passent en vélo et qui nous saluent. On reprend la route à travers de grandes étendues couvertes de marécages et de champs labourés. C'est désespérément plat! C'est fou comme le paysage a changé juste après le passage de la frontière! On apprendra par la suite qu'on est dans la plus vaste steppe d'Europe centrale (dixit notre guide michelin). On évite soigneusement Debrecen, 2eme ville du pays, car on n'a toujours pas envie de se retourner en territoire « fortement civilisé », et on roule jusque Tokaj, qu'on atteint en débit d'après-midi. Cette bourgade est réputée pour son vin blanc moelleux. Nous nous empressons donc d'aller étendre notre culture gustative! Petit tour dans le village, désert en cette heure de sieste, et on pousse la porte d'un établissement dont la vitrine propose une dégustation de 6 vins pour un tarif qui nous semble honnête. Et nous voici pénétrant dans une immense cave déserte où trône sous un éclairage tamisé et au milieu de rangées de tonneaux une longue table de banquet. Nous sommes accompagnés d'une dame qui nous explique comment est fait le vin dans la maison Hetzölö (prononcez « hette-zeuleuuuuh ») , dans un anglais aux forts relents de hongrois, avant de procéder à la sympathique dégustation. On sort de là tout guillerets (on va dire ça...) avec 3 bouteilles à déguster à la maison! On passe le reste de la journée en goûtant d'autres spécialités locales dans une espèce de taverne où nous prononçons nos premiers mots de Hongrois, et puis on retourne au camion pour passer la soirée dans un coin tranquille à 2 pas du centre du village, sous de grands arbres à l'entrée d'un camping fermé.






Dimanche 27 mars: Joyeux Anniversaire Caroooooo!! On se réveille avec la tête qui picote un peu, un peu faiblards, mais tout contents de notre après-midi de la veille. C'est sous un beau soleil que nous saluons le vignoble Tokaji en empruntant la nationale qui ondule gentiment en direction de Miskolc. On entend le camion ronronner de bonheur, car il a retrouvé des routes (un peu) moins défoncées qu'en Roumanie, et nous aussi on est contents. Pause le midi au bord de cette nationale 37, pour un bon plat de pâtes carbo et un café en terrasse. Ces jours-ci on apprécie particulièrement notre petit mode de vie à la campagne avec le camion: la température remonte petit à petit, le soleil est de plus en plus présent, les couleurs se font plus vives... C'est le printemps quoi!! C'est dans cet état d'esprit que nous gagnons rapidement le Bükki Nemzeti Park, en passant par les cases Miskolc et Lillafüred sans s'y arrêter. Le parc correspond en fait à un paquet de montagnes qui ne dépassent pas 1000m, couvert d'une forêt aérée aux couleurs automnales. Après quelques kilomètres dans ce décor apaisant, on choisit de faire halte dans une clairière exceptionnellement tôt pour profiter d'un dimanche en forêt! En fait, comme il fait froid, on passe l'après-midi dans le camion avec vue sur la forêt à vaquer à nos petites occupations manuelles, littéraires, et nostalgo-esthétiques. A la nuit tombée, on sort les chandelles et on savoure un savoureux dîner d'anniversaire à base de salade et du foie-gras qu'on a découvert dans la « boîte à coup de blues » des copains (merciiiii!! il est tombé à pic celui-là!). Caro souffle ses (14 bougies)x2 sur un yaourt, et on ne se couche pas tard, épuisés de notre train de vie infernal :-)



La nuit jusqu'au lendemain nous paraît loooooongue! On a eu la bonne idée de se garer juste sous des arbres, et il pleut cette nuit. De grosses goûtes perlent sur les branches et finissent par tomber de haut, dans de détonnants TOC!! sur la tôle du toit... On se réveille dans une fine brume, et entouré d'un fin tapis de neige qui fond rapidement alors que le soleil se lève. On quitte notre charmant squat et on finit de traverser le parc avec Piers Faccini dans les oreilles, ce qui nous amène peu avant midi à Eger. Cette ville est également connue pour son vin (« le sang de taureau »), mais aujourd'hui on se contente d'une promenade à pieds dans la ville. On passe par 2 églises (ça faisait longtemps!) dont les extérieurs nous rappellent celles de Séville avec leurs façades colorées, des rues piétonnes où une bonne moitié des commerces sont fermés (lundi ou hors-saison oblige?), un passe piéton couvert sous une voie ferrée avec de supers tags, on croise des bâtiments avec de belles façades... Ceci nous amène gentiment vers 13h30 et il fait faim. Alors on quitte la ville pour un déjeuner dans le camion, au coeur des vignes à quelques kilomètres! Après-midi on atteint le toit de la Hongrie: le mont Kekes et ses vertigineux 1014m!! Une fois garés à proximité du sommet, on entend un vilain « psssssh » provenant de la roue avant gauche et le pneu semble s'affaisser... Oups!? On redescend alors de suite dans la vallée, pour atteindre une ville avant d'être complètement à plat, et devoir faire appel à notre roue de secours en laquelle on n'a pas confiance (elle ne reste jamais gonflée très longtemps sur le toit, alors une fois montée sur un essieu?...). Mais le pneu reste à peu près gonflé... alors on y remet un coup de pression dans une station essence, et on se dit qu'il tiendra bien jusque Budapest. Là-bas on pourra commander 2 pneus tout neufs pour l'avant du camion (il sont en fin de vie) et les récupérer quand on quittera la ville. On s'approche donc de la capitale avant de se trouver un squat dans une décharge / no man's land / jachère à coté de Tura. On commence notre soirée par changer 2 ampoules de nos feux « stop » qui ont aussi grillé pendant la journée. Bah alors Titine? T'as un petit coup de mou en ce moment?








Mardi 29 mars au réveil, le pneu est toujours en vie, ouf! Alors on avale la trentaine de kilomètres qui nous sépare de Budapest, et on pénètre calmement et tout droit dans la ville jusqu'au Danube, que nous traversons avant de le longer jusqu'au « camping Romai » (à 2 pas de l'île où se tient le Sziget festival, ça me rappelle des souvenirs!). Une fois de plus, le camping est désert et nous sommes les seuls clients. On s'installe donc sur la pelouse pour une après-midi « besognes »: douches (c'est toujours merveilleux une douche chaude!), miam-miam, lessive (3 machines!), blog, vaisselle, étendage du linge, nettoyages divers... Au programme pour la suite: une soirée Etat Major pour planifier un peu notre visite de Budapest (on prévoit d'y rester 3 jours), un gros dodo, et un lever aux aurores!!




Ici Budapest, à vous la France!