mercredi 16 février 2011

Non, en Grèce, il n'y a pas que des plages!


Km 18 601 - Almiri's Beach, Grèce, le 15/02/2011


A notre réveil, en ce mardi 8 février, on s'offre une fraîche (-2°C) promenade matinale le long du lac au bord duquel on a dormi. L'endroit est plein de bruit d'oiseaux, on dirait notre printemps!... Puis on décolle et on se laisse descendre vers le Sud, direction Arta, le long d'une charmante nationale qui suit les méandres d'une rivière limpide, au creux d'une vallée encaissée. Ce beau tableau est toutefois troublé par le sifflement intermittent qui nous suit depuis quelques temps, qui aujourd'hui donne particulièrement de la voix. Exaspérés, on fait comme la dernière fois: on démonte, on souffle, on parle gentiment aux disques et aux étriers, et on remonte. Cette fois c'est sans succès, le crissement persiste... Pause du midi dans un cosy petit port de pêche, et c'est reparti! Cet après-midi encore le soleil brille et la route est belle. On continue notre descente vers le Peloponnèse en longeant la côte avec notre bruit. Après avoir grillé un stop sans le faire exprès, on se fait accoster par un taxi qui nous dispute gentiment en anglais. La discussion s'engage:
  • et sinon, vous allez où? 
  • on ne sait pas... par là?...
  • ... héhé, 'sont marrants les jeunes!...
  • et sinon vous savez pas où y'aurait un garagiste?
  • euh, bah à cet heure-ci tout est fermé (en Grèce les commerces ferment vers 15h)... quoi que... bougez pas, je passe un coup de fil.
Une fois le coup de fil passé, il nous dit qu'un garagiste nous attend 2km plus loin. Et hop nous voilà chez un garagiste Grec qui ne parle que grec, à expliquer notre problème en petit nègre anglais et mime Marceau. Une heure plus tard on repart de là, tout sourire, sans notre bruit (et pour pas cher en plus)! Et paf: barrage de police! Les mecs en tenue commando et lunettes noires nous demandent, le visage fermé « vous allez où? », et là, rebelote: avec un haussement d'épaules: «on ne sait pas... par là ». « (petit blanc, le visage se détend, voire esquisse un sourire) OK, circulez ...» On se demande encore pourquoi ils nous ont arrêtés. Toujours est-il que c'est vachement drôle de répondre aux gens qui nous demandent où on va qu'on n'en sait rien! Ensuite, on trouve un squat sur les hauteurs entre Paleros et Mytikas, et on admire un coucher de soleil grandiose derrière les montagnes des îles d'en face, au son des cloches des moutons qui paissent...

 


Le lendemain, mercredi 9, objectif du jour: mettre à jour le blog. Ces derniers jours, on a cherché sans s'acharner, et sans succès, du wifi, mais aujourd'hui c'est dit: on en trouvera! Ca tombe bien, Patra, 3eme ville du pays est sur notre chemin. Y'aura bien un Mc Do ou un centre commercial avec un réseau qui traine... En attendant d'y être, le matin on savoure la douceur d'un mois de février en Grèce, le long d'une route déserte dans un décor de carte postale. Soleil et grand ciel bleu, mer turquoise et rivages des îles voisines à droite, montagnes aux rochers jaunâtres à gauche, parfois un troupeau de biquettes ou de vaches qui broute le bitume au détour d'un virage... Ouaiiiiis, c'est bon les vacances! On fait halte sur une plage de galets qui n'attendait que nous ce midi, pour un repas des plus tranquilles au pied d'une montagne qui culmine à 999m (et non pas 1000, la feignante!). Après quoi nous empruntons le plus long pont suspendu du monde (d'après notre guide de voyage), eh oui Dadou, ne pleure plus! Il joint Antirrion à Rion, à deux pas de Patra. On s'y arrête comme prévu, mais l'ambiance de la ville dans le quartier où on a atterri ne nous enjoint guère à traîner là: à tous les feux rouges, 2 ou 3 gars lavent les pare-brises, parfois des types qui sortent de dessous les camions , des groupes de types trainent partout le long du port où sont garés de nombreux gros ferrys... On s'enfuit donc après un tout petit tour à pied. On s'arrête dans une ville non loin de là pour acheter du pain, en se garant mal devant un hôtel. A tout hasard on regarde si y'a pas du réseau qui traine, et bingo! C'est donc de là qu'on accomplit notre mission du jour. Quand c'est chose faite, il est déjà temps de trouver un refuge pour la nuit. On tourne un peu le long des plages étroites, mais elles sont dotées de coquettes terrasses de resto décorées tout le long. Alors on se replie dans les terres tandis que la nuit finit de tomber, et on se gare en bord de route parmi les oliviers (et les dizaines de pneus usagés dont un commerçant local n'a visiblement pas su quoi faire...). Cette nuit comme les précédentes est claire, et on peut admirer un ciel étoilé où trône la lune qui grandit un peu plus chaque jour...
 


Réveil sous le soleil, ça devient une habitude! Pourvu que ça dure! Aujourd'hui (jeudi 10), rien de bien spécial: on roule. Les paysages du jour sont montagneux car nous traversons l'intérieur du Péloponnèse. Au début c'est montagne version « gorges »: raides, hautes, une rivière qui s'écoule gentiment en bas, des parois rocheuses qui réveillent chez Caro l'instinct de grimpeuse qui sommeille dans un coin, à coté de ses chaussons d'escalade (qui ont pour l'instant parcouru 18000km bien au chaud dans le camion). Ensuite, c'est la montagne version « large vallée», et puis on atteint dans l'après-midi la version « pâturages enneigés ». En fin d'après-midi on aperçoit un coin qui nous paraît sympa vu d'en haut. On tente donc de l'atteindre via un chemin de terre entravé de branches d'oliviers et divers arbustes. Au bout de 15 minutes de session 4x4, toujours pas de nouvelles du petit coin sympa. Donc demi-tour, re-4x4, et on se gare au bord de la rivière Erymanthos. On s'offre alors le luxe d'une douche en plein air, pour se détendre après les émotions qu'ont provoqué les derniers instants de pilotage. Soirée pépère (pour changer!)...
 
 
 
 


Vendredi 11 Février, on visite une cité bien connue de nos amis sportifs: Olympia! Enfin... on visite son musée archéologique. Et c'est tellement intéressant qu'on y passe sans s'en rendre compte quasiment 3h, à lire méticuleusement toutes les explications et commentaires qui accompagnent les objets, bouts de bâtiments, et statues présentés. C'est rigolo, on est tous seuls dans le musée, sauf pendant le quart d'heure où un car de touristes asiatiques fait le tour du musée au pas de course (désolé pour le cliché). Après un rapide casse-dalle sur le parking, on poursuit notre route jusque Kalamata. On se gare au bord d'une plage, devant ce qui doit être un bar d'extérieur en été, et on passe une soirée bercée par les aboiements d'un chien du coin.


 La maman, le papa, et ...?


    
 


Samedi 12, orgie de paysages pour mon anniversaire!! Nous attaquons un tour dans la région de Mani. Le principe du décor, c'est encore: montagne à gauche, mer à droite, et entre les deux, tantôt des zones habitées (modestes villages ruraux ou agglomérat de grosses maisons en pierres avec piscine à débordement et tout et tout pour les touristes fortunés), tantôt des zones plus sauvages. On fait halte au bord d'une plage, cheveux au vent, pour la pause du midi. L'après-midi, ça continue crescendo avec l'apothéose finale quand on arrive à la pointe sud de la région, alors que le soleil commence à descendre. Wahou!! Et puis on entame la remontée vers le nord par la côte est. On se pose à Kokala dans le mini port désert, alors que le vent souffle fort, pour un petit tour en ville et une soirée de folie dans le camion! Repas de fête, coups de fils de la famille (merciii!), gâteau d'anniversaire (cf. photo)... Youpi!!

 
 


 
 
 

 


 

On se lève le dimanche matin, et, que c'est triste, on ne regarde pas Téléfoot.
Au lieu de ça, on profite du paysage qui continue à nous taper dans l'oeil. Ambiance détente au bord de la route: les gens sont installés aux terrasses des cafés et restaurants, papotent au soleil, certains nous saluent... on passe par Gytheio et son sympathique bord de mer, avant de rentrer dans les terres pour un repas au milieu des oliviers. L'après-midi on traverse Sparte, dont les alentours sont en ébullition: c'est la récolte des oranges en ce moment. Il y a des camions remplis d'oranges partout, les arbres plient sous le poids des fruits, miam miam!! Et puis on monte à Mystras où on arrive, prêts pour notre promenade du dimanche après-midi, à 15h, heure de fermeture du site médiéval byzantin classé au patrimoine mondial de l'Unesco, que nous ne visiterons donc pas. Alors on reprend notre route, un peu déçus... Pour animer une après-midi bien trop paisible, petite montée d'adrénaline: le chauffeur (dont nous tairons le nom) dégomme avec le haut du camion l'enseigne d'un magasin, en voulant faire de la place à une voiture lors d'un croisement serré. Heureusement, les dégâts sont minimes et l'enseigne est raccrochée en 2 secondes par de gentils badauds bien compréhensifs. Aujourd'hui on se gare au creux des montagnes entre Geraki et Leonidion, dans un virage d'un chemin de terre, avec quelques carcasses de biquettes (paix à leurs âmes) semés un peu partout autour. Ce soir il fait froid, alors on reste au chaud en se regardant un film, comme quand on allait au ciné le dimanche soir pour oublier que le lendemain matin, il fallait se lever pour attaquer une semaine de boulot!
 
 
 

Le lendemain, on comprend vite pourquoi on n'a pas eu bien chaud cette nuit. A 2km de notre squat, les bords de la route commencent à être enneigés. On roule longtemps sans croiser de voitures, sur cette route dont, par endroit, une seule voie a été déneigée... seuls au milieu des montagnes, à chantonner en coeur avec l'autoradio à fond. En quelques lacets on descend des montagnes, et on suit la route au fond des gorges. C'est rocheux, c'est sauvage, et c'est beau! Passage par Leonidion, avec ses papys qui discutent au bistro tandis que les mamies font le marché. Halte du midi sur une aire de pique-nique avec une vue sympa, et nous voilà arrivés à Nafplio en début d'après-midi. On visite cette charmante ville portuaire ancienne « colonie » vénitienne, ses rues piétonnes colorées, ses escaliers qui ne mènent nulle part, ses chats borgnes qui font les poubelles... l'ambiance est douce. On reprend la route pour partir en quête d'un squat en bord de mer, espérant y trouver des douches. C'est chose faite à quelques kilomètres de là: on se pose à Plaka's beach (qui doit être un quartier de la ville de Drepano). C'est fou comme c'est facile de trouver des squats sympas dans ce pays!! Nous voilà donc garés vers 17h, entre un cocotier et une douche qui fonctionne, à 2 pas d'une terrasse de plage, sur une promenade de bord de mer quasi déserte. On se motive pour un petit (mais alors tout petit!) footing. Wah, ça fait du bien de se décrasser depuis le temps! Et puis, récompense: la douche! Qui, même froide, fait toujours autant de bien!! Nous voilà tout beaux tout propres pour une soirée de Saint-Valentin des plus originales: dîner dans une roulotte sur une plage grecque!...

 
 
 
 
  

Le lendemain, mardi 15, petit déjeuner en terrasse, sur la plage, oh que c'est bon!! Notre départ est un peu différé par la découverte d'un autre atout de ce squat décidément bien sympa: il y a du wifi! Lecture de mails et commentaires sur le blog, recherche de campings sur la route à venir (il faut qu'on fasse une grosse lessive!)... On apprend également une bonne nouvelle: après d'interminables semaines d'un suspens intense, la confirmation est tombée: Marion et Tony viennent nous voir fin février à Thessaloniki! On s'en va donc souriant et chantant du Claude François (« le téléphoooooOOne pleure!... » « elle a les. Yeux. Bleus. Bélinda!! »...), vers Epidavros. On visite le site historique dédié à Asklepios (dieu de la médecine) après une petite bouffe dans l'agréable parking, sous les sapins. On commence par le fameux théâtre (wah!), on continue par le champ de ruines de bains / temples / autels , et on termine par le petit musée archéologique. Tout cela est bien intéressant! On sort de là contents de s'être cultivé, et en se demandant combien de temps on se souviendra de ce qu'on a appris... Lorsqu'on reprend la route, une pluie fine vient mettre fin au règne qu'exerçait sans partage le soleil depuis 2 semaines. On rejoint la cote pour se poser en fin de journée à Almiri.



 

  
Au programme pour les jours qui viennent, du gros, du dense, du lourd: passage par Corynthe, puis quelques jours à Athènes avant de repartir vers le Nord.

En résumé l'ambiance du voyage a bien changé depuis qu'on a traversé l'Adriatique. En Grèce, il fait beau, les paysages sont splendides, la nature très présente (en tout cas dans les coins où on passe), il n'y a plus de déchets et de bâtiments abandonnés partout, les gens sont souriants et accueillants, les routes sont agréables (larges, en bon état)... Bref on est bien plus détendus qu'à la fin de l'Italie, et on n'a plus l'impression d'être des intrus malvenus. Maintenant on est des intrus amusants! Et sinon, après avoir passé pas mal de temps sur la (jolie) route ces derniers jours, et on est contents de voir un peu de visites de villes et sites arriver au programme pour enrichir notre découverte du pays.

Ici Almiri's beach, à vous la France!



PS: réponse à la devinette de la dernière fois: la langue la plus parlée sur le ferry Bari - Corfu (que nous avons pris) est le bulgare!! Quand on attendait d'embarquer, on a vu une bonne quinzaine de fourgonnettes embarquer, chargées à ras bord de marchandises et de bulgares, c'était rigolo...


rePS: Bonne nouvelle pour tous ceux qui voulaient laisser des commentaires, mais n'y arrivaient pas: maintenant vous n'avez plus besoin d'adresse mail spéciale!! Faites pas les timides! Faites nous un pti coucou, on sera contents!

6 commentaires:

  1. AH ouais, ça marche! on peut mettre des commentaires facilement!!

    Christophe D.

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  2. J'ai l'impression que vous kiffez mes salauds! sympa la massacre de bouquetin sur le capot.

    J'espère que vos vies de cadre ne vous manques pas trop.

    Bonne route.

    A plus

    Aymeric.

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  3. Hum hum... Petite rectification : d'une, c'est pas un pont suspendu mais haubané (nuance!) et de deux c'est pas le plus long tablier, Millau est devant, héhé ! J'apprécie quand même les photos !!
    Merci les grands et bon courage.

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  4. Et sinon bon anniversaire ;)
    Merci pour le texto ! ça m'a fait bien plaiz ;)

    καλή τύχη!

    La biz à vous !

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  5. Trop compliqué de créer un compte!
    Donc cool! :-)

    Profitez les cocos!
    Biz

    Môtchieu

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  6. C'est toujours aussi agréable de suivre votre parcours ! bonne continuation !

    Raphaël, un camarade wallonien de Christophe ;)

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